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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 21:40

Anil Ambani

L

'industriel indien Anil Ambani, qui dirige Reliance Power, une filiale du groupe d'énergie Reliance Energy fondé par son père Dhirubhai Ambani, sixième fortune mondiale, a perdu 30 milliards de dollars ces derniers mois à cause de la crise financière. Il ne lui en reste plus "que" 12, ce qui ne le classe évidement pas dans la catégorie des Rmistes. Son frère Mukesh Ambani, l’homme le plus riche du monde, héritier d’un empire industriel Reliance Industries, Lakshmi Mittal - qui fait parler de lui en France avec la rancœur des ouvriers d’ArcelorMittal de Gandrange (Moselle) qui ont élevé un stèle aux promesses non tenues de Nicolas Sarkozy - et Kushal Pal Singh patron du groupe Delhi, Land & Finance, premier promoteur immobilier en Inde, ont chacun perdu plus de 20 milliards de dollars cette année. Au total, les pertes de ces quatre Indiens réunis s'élèvent à 100 milliards de dollars. Le scandale de l’escroc américain Bernard Madoff aurait fait trois millions de victimes dont probablement Liliane Bettencourt. Je sens qu’un sentiment de compassion est en train de vous envahir devant ces pauvres riches qui se sont fait grugés comme des enfants par des espoirs de gains - sans rapport avec la réalité de la croissance des richesses mondiales - promis par des banquiers totalement enivrés par la magie apparente de leurs martingales redoutables. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, voilà que l’on apprend que madame Liliane Bettencourt âgée de 86 ans, actionnaire principal de L'Oréal, est sous le coup d’une enquête lancée par le parquet de Nanterre qui a sollicité un expert en vue d'un "avis médical complet" dans l'enquête sur des dons pour près d'un milliard d'euros qu'elle a accordés à un photographe. On voit aussi avec tristesse la zizanie qui règne entre le père d’Astérix accusé ou presque de sénilité par sa fille et son gendre depuis le rachat par Hachette de 60 % de la maison d'édition Albert-René. Vraiment entre les pertes abyssales provoquées par la crise, les soupçons de sénilité que font peser les héritiers sur certaines vieilles personnes pleines aux as, on peut vraiment se dire c’est dur dur d’être riche aujourd’hui….Et pendant ce temps vraiment si difficile pour ces pauvres riches, certains ont l’impudence de se plaindre des conséquences de la crise sur leur pouvoir d’achat et même pour une partie d’entre eux du risque de perdre tout trivialement leur emploi ! Il ne s’agit évidemment pas de prendre prétexte de ces flagrants déséquilibres pour justifier n’importe quelles mesures démagogiques pour panser les plaies de nos concitoyens. Mais il y a face à ce dérèglement général de l’ordre du monde économique, des signaux peut-être symboliques -mais au fond les symboles ça compte aussi-envoyés par Barak Obama : d’abord sa colère contre les bonus exorbitants des privilégiés de Wall Street et ensuite sa volonté de plafonner les gains des patrons des entreprises qui auraient bénéficié de l’aide de l’état américain. Cela ne résoudra pas malheureusement les effets de la crise mais cela peut au moins tenir lieu de guillotine morale symbolique pour arrêter le scandale de vautours sans foi ni loi construisant leurs fortunes sur leurs échecs et sur la misère du monde.

Patrice Leterrier


4 février 2009

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