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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 16:43

Une statuette égyptienne vieille de 6.000 ans montre déjà un Égyptien muni d'un "étui" anti-contraceptif, Sous le règne de Ramsès II, (plus de mille ans avant notre ère) un fourreau en lin était destiné à se protéger des maladies. Autour du Xème siècle de notre ère les Chinois optent pour le papier de soie huilée et les Japonais connaissent sous le nom de Kabuta-gata, des accessoires fabriqués en écailles de tortues ou en cuir que l'on rangeait dans des "boîtes joyeuses". Ils pouvaient, grâce à leur rigidité, servir tout aussi bien de godemichés. L'anatomiste et chirurgien italien Gabriel Fallope, né à Modène en 1523, est célèbre pour avoir le premier décrit les trompes qui portent son nom et qu'il appela "meatus seminares… vel tubae" et le clitoris dont il fait la première description en 1562. Il est aussi l'inventeur du "fourreau d'étoffe légère, fait sur mesure, pour protéger des maladies vénériennes". Il a aussi conduit des essais sur 1 100 hommes utilisant le préservatif, aucun de ces hommes de Naples n'ayant été infecté par la "carie française" ou syphilis. Shakespeare l’appelait le "gant de vénus". En France, le roi soleil (Louis XIV) les utilisait malgré une loi qui rendait passible de prison le fait de posséder ou de vendre des préservatifs. La Marquise de Sévigné, dont les lettres à sa fille la Comtesse de Grignan pour l’initier au secrets intimes du mariage ont fait les beaux jours de jeunes puceaux en mal de détails sur le sujet, en parle comme d’"une cuirasse contre le plaisir, une toile d'araignée contre le danger". Le célèbre Giacomo Casanova le désignait sous différents noms "redingote anglaise", "calottes d'assurance" mais ce serait lui qui, en 1718, baptisa ce petit bout de boyau de "capote anglaise". Son plus grand reproche était: "Je dois m'enfermer dans un bout de peau morte pour prouver que je suis bel et bien vivant". Sade en parle en ces termes : "D'autres obligent leurs fouteurs de se servir d'un petit sac de peau de vessie, vulgairement nommé Condom, dans lequel la semence coule sans risque d'atteindre le but...!". Le terme "préservatif" apparut dans une réclame discrète en 1780, lorsque la "Maison du Gros Millan" ouvrit ses portes à Paris au Palais-Royal, important centre de prostitution à l'époque. Son prospectus donne les précisions suivantes: "Fabrique de préservatifs de toute sécurité...bandages, suspensoirs, articles d'hygiène...Exportation discrète pour la France et l'étranger". Il faudra attendre la Révolution française puis les mœurs "faciles" du Directoire pour voir l'utilisation et le commerce du préservatif légalisés. Les nouveaux moyens de contraceptions, la diminution sensible des contaminations et surtout les armes antibiotiques disponibles semblaient condamner le préservatif à être un sujet de curiosité au musée. C’était sans compter sur la pandémie du VIH. Le virus de la maladie a été découvert il y a 25 ans. Il a été disséqué minutieusement, ses constituants étudiés, bloqués, modélisés. Rien n'y fait. Si son anatomie est relativement bien connue aujourd'hui, le virus continue à défier les biologistes. Les immunologistes ont pour le moment échoué à mettre au point un vaccin. Quant aux traitements, les trithérapies sont heureusement efficaces mais d'une part, des souches virales résistant à ces traitements apparaissent, et, d'autre part, tous les malades n'ont pas accès aux trithérapies du fait des coûts. Le meilleur et l’unique moyen de protection reste le préservatif. Alors les déclarations de Benoît XVI selon lesquels le problème du sida ne "peut pas être réglé" par la "distribution de préservatifs" et qu’"au contraire, leur utilisation aggrave le problème" sont de dangereuses contre-vérités désastreuses pour le combat continuel et difficile contre ce fléau. Daniel Cohn-Bendit va jusqu’à qualifier les propos du pape de "presque meurtre prémédité". Alain Juppé, que l’on ne peut pas qualifier d’agitateur, déclare  "ce pape commence à poser un vrai problème"  car il vit "dans une situation d'autisme total". Quant aux contorsions plus ou moins habiles dans la pure tradition jésuite de certains ecclésiastiques ou de l’ineffable Christine Boutin pour expliquer l’inexplicable, elles ne font qu’aggraver le fossé grandissant entre l’opinion publique et ces "autistes" rigides sûrs de la justesse de leurs interprétations de la religion. Puis-je vous inviter en guise d’incantations contres ces dangereux prosélytes de la mort à rendre grâce à cette merveilleuse invention vieille comme le monde et qui sauve encore des milliers de vie un peu partout dans le monde?


Patrice Leterrier

19 Mars 2009

* l’étymologie de "Condom" vient probablement d’une transcription du verbe latin "Condere" qui signifie "cacher ou protéger". Cependant en 1817, le médecin allemand Francois Xavier Swediaur, affirma que ce nom de Condom était celui d’un anglais inventeur de l'ustensile. Une autre version affirme que cette invention serait le fait des bouchers des abattoirs de la ville de Condom, au cœur du Gers, qui eurent l'idée, grâce à des morceaux d'intestins d'animaux, de se prémunir contre les maladies vénériennes




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commentaires

P
<br /> Merci de corriger cette erreur. Effectivement Ramses II c'est plus de mille ans avant notre ère (-1304 à -1213)<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Ramsès II, ce n'est pas plus d'un siècle mais plus d'un millénaire avant notre ère !<br /> <br /> <br />
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