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Evolution du prix du baril de pétrole
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es statistiques sont formelles. Si la tendance se poursuit dès le premier semestre 2009, les pays pétroliers devront payer pour se débarrasser de leurs stocks de pétrole brut. La question qui se posera alors est comment calculer une TVA sur un coût négatif? L’état nous rendra-t-il de l’argent quand nous passerons à la pompe? Devrons-nous créer un bonus sur les gros 4X4 pour écouler les stocks des constructeurs inconséquents et le surplus de pétrole en polluant un peu plus la terre? Evidemment je dois immédiatement m’arrêter de fantasmer sur un retournement de tendance qui finira bien pas se stabiliser voire se retourner. On peut d’ailleurs presque souhaiter le retournement car il serait un signe indubitable d’une reprise de l’activité. De plus même si - hypothèse surréaliste - les pays pétroliers payaient les compagnies pétrolières pour écouler leurs stocks encombrants (imaginez une seconde la tête des émirs…), il faudrait toujours extraire le produit, le transporter, le raffiner, l’acheminer, le distribuer et donc même à zéro centime le litre l’addition, dans l’état actuel de la TIPP qui ne dépend que des volumes, dépasserait 72 centimes dont prés de 63 pour les caisses de l’état qui nous bernait en faisant les gros yeux aux pétroliers quand le baril dépassait 140 dollars. Mais aujourd’hui à 19,6 centimes d’euros par litre (le baril de Brent est à 43,80$), le prix théorique du super sans plomb 95 se situe aux environs de 96 centimes, ce qui n’est pas très loin du prix moyen d’aujourd’hui (Intermarché route de Berre: sans plomb 95 à 1,01 €uros). Il faut tenir compte que le prix que nous payons ne reflète pas le prix spot mais celui des stocks. Cela joue comme amortisseur quand le prix monte et comme frustration du consommateur quand le prix baisse. Le débat sur la relance par le pouvoir d’achat ou par l’investissement productif et l’allégement des charges des entreprises bât son plein. On retrouve la ligne de démarcation entre la gauche cigale et la droite fourmi. Chacun y va de ses arguments avec une évidente mauvaise foi d’un côté comme de l’autre. Alors puisqu’il ne faut pas, selon les adversaires de la relance par le pouvoir d’achat, venir soutenir la production en Allemagne, en Corée ou en Chine en jetant l’argent par delà les frontières, l’état ne pourrait-il pas tout simplement, puisque le déficit peut encore se creuser un peu, renoncer spectaculairement à une bonne moitié de la TIPP par exemple? Il ferait ainsi d’une pierre plusieurs coups car l’impact sur l’activité serait sensible, les routiers aux anges et les constructeurs automobiles un peu moins sous pression avec leurs stocks énormes. Je dois faire une erreur de raisonnement car vu la quantité et la qualité des technocrates qui entourent le gouvernement, et singulièrement notre président dont le budget explose, ils y auraient pensé avant moi. A moins que….je vous laisse inventer votre suite de la phrase mais je proposerais bien "on ne tue pas la poule aux œufs d’or"!
20 décembre 2009