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Une fenêtre ouverte sur le monde

Massilia

Massilia

A contempler la majesté du site, on peut facilement imaginer l’émotion qui saisit Simos et Protis lorsque leurs deux pentécontores arrivèrent en vue de la calanque du Lacydon.

L’origine du nom de ce qui est aujourd’hui plus communément connu sous celui de Vieux Port, reste assez mystérieuse.

Adrien Blès , membre de l’académie de Marseille et auteur du Dictionnaire historique des rues de Marseille, l’attribue à une Source qui coule des hauteurs de la butte où se trouve l’ancien Hôtel-Dieu maintenant transformé en un Hôtel de luxe qui domine le Lacydon.

Nos vaillants navigateurs touchaient enfin au but.

Celui de conquérir ce lieu privilégié connu des navigateurs phocéens pour son cadre exceptionnel.

Leur ambition était d’y fonder un comptoir pour élargir l’influence de leur peuple de pêcheurs mais aussi de pirates, ce qui à l’époque était une activité noble.

Ils procédaient en quelque sorte de la même motivation que ces réfugiés qui font aujourd’hui si peur à certains de nos compatriotes.

Ils avaient, avant d’atteindre la Provence, rencontré en remontant le Tibre le roi Tarquin, surnommé le Superbe à cause de son caractère orgueilleux et violent, qui régnait alors sur la Rome naissante pour conclure avec lui un traité d'amitié.

Malgré leur surprise de ne voir déboucher que des marécages dans le Lacydon alors qu’un fleuve constitue un atout important pour bâtir une ville, ils décident, charmés par la beauté naturelle du lieu, de mettre pied à terre et de partir à la découverte du lieu.

Les Ségobriges, un peuple celto-ligures, qui s’étaient approprié ce lieu comme territoire, avaient vu arriver du haut de leur campement situé sur les hauteurs d’Allauch les majestueuses galères des phocéens.

Ils avaient un roi qui s’appelait Nannus et qui préparait un grand banquet en l’honneur de sa fille, la princesse Gyptis qui devait choisir le jour même son époux en lui apportant une coupe de vin.

Nannus en bon diplomate invite ces visiteurs grecs qui ne marquent aucun signe d’hostilité envers les autochtones.

A la surprise générale, la princesse Gyptis, probablement subjuguée par le charme grec indéfinissable et si différent d’un Protis placé sous la protection d'Artémis, la grande déesse d'Ephèse aux dix-huit mamelles, lui tend la coupe qu’il accepte scellant ainsi le destin pacifique de l’implantation des phocéens en ce lieu.

Le roi pour célébrer cette union offrit aux phocéens ce lieu béni des Dieux pour fonder Massilia.

Les Phocéens se sont parfaitement intégrés, sans renoncer ni à leurs rites ni à leurs coutumes, aux Ségobriges.

Ils ont fièrement combattus à leur côté pour défendre Massalia de leurs voisins, envieux du développement spectaculaire de la ville.

C’était aux alentours de l’an 600 avant Jésus Christ et cette légende d’une conquête basée sur l’amour et la tolérance a probablement était enjolivée dans la mémoire des descendants de ces conquérants.

Elle évoque aujourd’hui, dans ces temps où l’on se déchire dans la haine, l’intolérance, le fanatisme religieux, une belle illustration du vivre ensemble dans le respect des traditions de chacun et de la puissance de l’amour sur le destin des hommes et femmes qui y croient.

Patrice Leterrier

20 juillet 2016

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