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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 13:53

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A 

lexandre Dumas fils disait :"Les opinions sont comme les clous ; plus on tape dessus, plus on les enfonce".

Convaincre l’autre, le persuader serait donc une entreprise vouée à l’échec en tout cas sûrement en matraquant l’autre d’arguments auxquels il n’a ni l’envie ni de raison d’adhérer sous la pression.

Pourtant nous sommes sans arrêt sollicités et nous même nous ne ménageons pas nos forces pour tenter de persuader les autres.

John Dick dans son livre l’art de convaincre en 15 leçons nous prévient qu’on ne peut pas entamer la conviction de ceux qui, habités par des croyances, vivent dans la pleine sérénité de la vérité révélée que rien ne peut ébranler.

Les croyances ne s’appliquent pas seulement à la religion. On les retrouve également chez les inconditionnels d’une marque ou chez certains militants persuadés de détenir les dogmes d’une vérité incontestable.

Le doute, pourtant si fertile, ne les habitent pas. Ils sont hermétiques à toute curiosité. Ils vivent dans la certitude même si certains prennent pour de l’ouverture d’esprit le fait d’écouter les autres avec l’indulgence voire la compassion que l’on doit à celui qui vit dans l’erreur.

Pour les autres, ceux dont on peut tenter de modifier l’opinion par l’art de la persuasion, que d’énergies, que d’argent, que de moyens dépensés pour les amener à partager une opinion.

La publicité, dont nous sommes aujourd’hui abreuvés comme jamais, nous en apporte une illustration flagrante.

Aujourd’hui les moyens utilisés pour tester l’efficacité des messages publicitaires sont de plus en plus sophistiqués.

Les annonceurs ne se contentent plus des traditionnels panels censés représenter la ménagère de cinquante ans ou je ne sais quelle autre catégorie socioprofessionnelle.

Ils font appel à ces nouveaux gourous que sont les neuromarketeurs qui prétendent pouvoir, à grand renfort d’IRMf, déceler l’impact réel des messages publicitaires sur le consommateur en intégrant le moment choisi pour nous transmettre le message c'est-à-dire notre réceptivité.

Doit-on s’inquiéter de ces manipulations qui agiraient sur notre inconscient pour arracher notre conviction ?

On se souvient du débat sur les images subliminales dans les films. Les travaux de Stanislas Dehaene sur l'accès à la conscience ont un peu démystifié le danger de telles pratiques en démontrant qu’elles ne peuvent pas entrainer un comportement comme dans un célèbre épisode de Columbo où des images subliminales poussent la victime à aller boire et se fait assassiner (Columbo saison 3 épisode 4 : Subconscient (Double Exposure)).

Le fantasme de la manipulation par ces images que l'on ne verrait pas est cependant tenace. Elles auraient même été utilisées dans la pub (McDonalds) et dans certaines campagnes politiques (Mitterrand en 1988 sur Antenne 2 et Mc Cain sur Foxnews pour les primaires USA en 2008).

Doit-on vraiment s’inquiéter de la montée en puissance spécialement aux Etats-Unis de cette vogue du neuromarketing ?

Olivier Oullier professeur au Laboratoire de Psychologie Cognitive de l'université Aix-Marseille semble nous rassurer en affirmant :"aujourd'hui les seules victimes du neuromarketing sont les patrons qui font appel aux agence de neuromarketing et qui ont leurs campagnes de pub surfacturées […] Le consommateur n’est pas plus ni moins manipulé qu’avant."

A vrai dire lorsqu’un message est adressé à quelqu’un dans le but de le convaincre il fait rarement seulement appel à sa raison mais plus souvent voire uniquement à son désir, à ses sentiments. Un message publicitaire joue toujours sur notre émorationalité quel que soit son efficacité.

La remarque d’Olivier Oullier ne règle pas pour autant les problèmes éthiques que soulève l’utilisation des neurosciences pour manipuler l’opinion des citoyens.

Ce souci est d’autant plus légitime qu’il s’agit de campagne de santé publique et qu’on choisit, au nom de l’efficacité, de prioriser des messages pour qu’ils ne se télescopent pas.

On pourrait par exemple privilégier la lutte contre le tabagisme à la sécurité routière.

On sait aujourd’hui étudier les mouvements des yeux d’une personne, ses expressions faciales pour déterminer l’impact de tel ou tel message. Il est tout à fait concevable techniquement de le faire sans le consentement du consommateur comme on peut plus ou moins imaginer "lire dans les pensées" à partir d’informations sur son activité cérébrale.

C’est à ce niveau que se situent les problèmes éthiques de violation de la liberté individuelle de chacun.

Peut-être un peu futuriste mais le futur d’aujourd’hui est tellement vite le passé de demain…


Patrice Leterrier 

7 mai 2012

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 12:21

noir-sourire.jpg


S

ur Slate.fr, Claire Levenson plaide pour "une utilisation décomplexée du mot noir".

Qu’adresse donc le mot noir ? Une culture, une communauté, une histoire ?

Dans son livre Le sanglot de l’homme noir, Alain Mabanckou écrit "il n’est pas exagéré d’affirmer que c’est le blanc qui a inventé le Noir" et il ajoute "qu’y a-t-il d’offensant dans les mots "Noir" ou "Nègre" pour que les remplaçât plus tard par le terme anglophone "Black", À chaque époque son vocabulaire et sa manière d’édulcorer les concepts".

L’ambigüité du mot n’est certes pas levée par sa substitution par "black" mais il reste confusément comme la marque d’une différence qui va dans l’esprit de celui qui l’emploie bien au-delà de la couleur de peau.

Une histoire ?

L’histoire de l’homme noir reste indissociable en France de celle de l’esclavage et de la période du colonialisme triomphant.

L’exposition sur les zoos humains au musée du Quai Branly rappelle la construction dans l’imaginaire collectif de la notion de sauvage et du rôle civilisateur de l’occident dont le point culminant fut certainement l’exposition colonial de 1931 à Paris.

Victor Schœlcher écrivait déjà "tout homme ayant du sang africain dans les veines ne saurait jamais trop faire dans le but de réhabiliter le nom de nègre, auquel l’esclavage a imprimé un caractère de déchéance"

Une communauté ?

La vérité est qu’en France la communauté noire n’a aucun sens puisqu’elle est, entre autres, le résultat de "stratégies politiques du pays d’accueil pendant certaines périodes sombres".

Les français "noirs" regroupent aussi bien les descendants des esclaves de l’époque de l’or blanc dans les îles du vent, ceux des tirailleurs sénégalais et autres enrôlés plus ou moins "volontaires" qui ont joué le rôle de chair à canons lors de la première guerre mondiale.

Il y a aussi les descendants des anciens "indigènes" de l’époque coloniale ayant choisis la France et encore des "vrais" immigrés africains à la recherche d’une vie meilleure.

Mais on doit également compter, comme l’écrit Alain Mabanckou, les "nouvelles générations qui n’ont plus rien à voir avec le continent noir mais qui estiment qu’on ne les reconnaît pas dans le pays où elles sont nées".

Une culture ?

Après la seconde guerre mondiale, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas voulaient donner à la négritude une identité culturelle face à la volonté réductrice et intégratrice de la politique française dont on voit aujourd’hui encore les séquelles dans nos départements d’outre-mer.

Le mouvement s’inscrivait dans un désir de différence affirmée mais adressait des réalités diverses et une époque particulière qui précéda la décolonisation.

La négritude était un concept politique qui recouvrait un kaléidoscope, point de rencontre de la langue française avec des cultures d’origine diverses.

Qu’y a-t-il d’autre de commun culturellement que l’usage de la langue française entre un descendant d’un togolais, d’un sénégalais, d’un Ivoirien ou encore un noir martiniquais d’aujourd’hui ?

Le français noir ne peut guère revendiquer une culture noire commune du moins pas plus qu’un français, un italien ou encore un allemand peuvent résumer leurs racines culturelles à une "blanchitude".

Un jour peut-être on pourra dire noir comme on dit blanc, blond, roux, brun, yeux bleus mais aujourd’hui encore l’adjectif noir est porteur d’une connotation qui va bien au-delà de la couleur de la peau et ce n’est pas l’emploi de "black" ou "issu de la diversité" qui balaie le contenu sous-jacent du terme.


Patrice Leterrier 

26 Mars 2012

 

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 09:17

 


 



L

es cartables sont trop lourds et les têtes encore trop légères, toutes embrumées de rêves de vacances, de grasses matinées et de soirées interminables.

Ce n’est certes plus le temps des capuchons noirs et pointus décrit par Maurice Fombeure ni celui des murs que les orphelins, comme Jean-Luc Lahaye, longeaient en casquettes à galons dorés et capotes à boutons dorés.

 

 

Mais on retrouve malgré tout, avec un peu de nostalgie pour ce temps à jamais disparu pour nous, ces joyeux cris et murmures dans la cour des enfants qui revoient leurs copains et copines, découvrent leurs nouvelles classes, pour certains leurs nouvelles écoles et en général leurs nouveaux professeurs, qui ont souvent autant le trac qu’eux sinon plus pour ceux qui débutent.

Nos chers chérubins vont aussi retrouver ou découvrir le temps de la comparaison, des notes, des félicitations pour certains et des humiliations pour d’autres, l’apprentissage de ce rituel immuable de la confusion si détestable entre l’être et le savoir.

Et la question récurrente et jamais vraiment tranchée de savoir comment noter et à quoi ça sert ? Comment faire le juste compromis entre la volonté d’évaluer objectivement, ou a minima honnêtement, la valeur d’un travail (et non d’un enfant) et la nécessité de s’inscrire par cet acte de jugement dans une dynamique au risque autrement d’enfermer trop rapidement les élèves dans des catégories qui finissent par devenir des destins?

C’est aussi l’inévitable et sempiternelle question des parents "alors, tu as eu des notes aujourd’hui ?". Ces notes, lorsqu’elles ne sont pas conformes à leurs attentes souvent jusqu’au-boutistes, peuvent devenir très facilement un facteur de détérioration de la relation, un élément de dramatisation et une source d’angoisse. Certains parents ont parfois tendance à résumer l’apprentissage scolaire à une succession de notes sur un bulletin et à y trouver parfois des raisons de fierté souvent mal placée ou au contraire des raisons de critiquer l’incurie de ces professeurs décidément incapables de transformer leur chrysalide d’enfant en papillon.

Les notes sont d’abord un instrument social puisqu’elles visent à comparer des performances. Mais pourquoi dès le plus jeune âge l’homme ressent-il le besoin de se comparer aux autres ?

Fabrizio Butera et Dominique Muller, cités dans un article publié en janvier 2004 dans la revue Pour la Science avaient tenté d’y répondre. Dans les années 50 le psychologue américain Léon Festinger a observé méthodiquement ce phénomène appelé comparaison sociale, un mécanisme profondément enraciné dans le comportement humain qui le pousse à évaluer ses opinions et ses compétences. Il s’agirait d’une fonction adaptative acquise au cours de l’évolution car une mauvaise estimation de ses compétences pouvait avoir des conséquences désastreuses comme par exemple le fait de sous-estimer un obstacle et de trébucher alors qu’on est poursuivi par un ennemi ou une bête sauvage.

Mais l’éclairage le plus intéressant apporté dans cet article est sûrement l’étude réalisé par Pascal Huguet et ses collègues du laboratoire de psychologie sociale et cognitive d’Aix en Provence. ils nous apprennent qu’en milieu scolaire la comparaison faite avec des camarades aux performances légèrement supérieures est celle qui permet une meilleure progression au cours de l’année scolaire alors que de se comparer au premier de la classe décourage la plupart des élèves.

Au fond il s’agit d’une attitude assez raisonnable qui consiste à essayer d’atteindre une cible lorsqu’elle parait à notre portée et de ne pas viser plus haut que ses possibilités ou plus prosaïquement qu’une partie charnue de son anatomie ce que les parents rêvent trop souvent de faire pour leur progéniture…


Patrice Leterrier

4 Septembre 2009

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 17:31


P

eur, rumeur, déni, fuite, suicide, boucs émissaires, héros et "salopards" forment le cortège qui accompagne toute pandémie, comme le souligne le professeur Paul Léophonte sur canal académie(1).

Il oublie la manipulation! La manipulation par des dirigeants prêts à n’importe quel geste spectaculaire. Dans le meilleur des cas, les mesures prises sont parfaitement inutiles. Elles peuvent être un prétexte chargé d’arrière-pensées moins anodines comme la décision prise par l’Egypte d’abattages massifs de porcs et celle de la Russie d’interdire l'importation de viande en provenance de certains pays.

Les autorités russes précisent que ces interdictions concernent "les cochons, la viande de porc et les produits dérivés qui n'ont pas fait l'objet d'un traitement thermique à une température minimum de 80° Celsius pendant au moins 30 minutes". L’argumentation des russes est folklorique!

Celle des égyptiens semble fortement suspecte de vouloir donner des gages aux intégristes musulmans. La population égyptienne compte 80% de musulmans pour qui le porc est considéré comme impur, car se nourrissant principalement des déchets laissés par l'homme

Les autorités égyptiennes avaient d'abord présenté la mesure comme une précaution face à la grippe "porcine". Devant le tollé soulevé dans la communauté scientifique, elles ont dû faire volte face.

Elles invoquent maintenant une mesure d'hygiène publique qui vise la minorité chrétienne copte qui élève et consomme du porc. Elle représente entre 6 et 10% de la population. Le directeur du département des maladies infectieuses au ministère égyptien, Saber Abdel Aziz Galal, a déclaré "Aujourd'hui, (les porcs) vivent avec des chiens, des chats, des rats, des volailles et des hommes, tous dans la même zone avec les détritus ".

Le porc (du latin porcus) est apparu au tertiaire en Asie mineure dans la région du Turkestan. Il a d’abord colonisé l’Asie avant de se répandre en Afrique et en Europe.

Dans la mythologie grecque, on l’associe à Déméter, déesse de la fécondité et de l’agriculture. Chez les Romains, il devient l’attribut du dieu Esus, tandis que les Égyptiens lui prêtent une image double associée à la fécondité, mais aussi à la malfaisance.

Autrefois en France chaque paysan comptait sur ses cochons pour nourrir sa famille en cas de coups durs. Ce caractère de réserve sur pied a d’ailleurs donné la tradition du cochon comme tirelire.

Dans les campagnes françaises, tuer le cochon était et est toujours une fête, une occasion de partager l’illusion de l’opulence le temps d’un festin.

Depuis le début de l’apparition de la grippe A (H1N1)(2), aucun foyer épizootique n'a été signalé chez les porcs ni au Mexique ni aux États-Unis. De plus, le virus ne se trouvant pas dans le muscle, il n'y a aucun danger à consommer de la viande de porc.

Cependant le virus a été transmis fin avril à des porcs par un fermier de la province de l'Alberta au Canada. Il n'est donc pas impossible que de nouvelles évolutions génétiques par le processus de réassortiments des gènes se produisent dans des élevages de porcs, donnant une nouvelle souche dont le pouvoir pathogène pour l'homme est imprévisible

Pour cette raison, la FAO exhorte les autorités nationales et les agriculteurs à contrôler attentivement les élevages pour y déceler d'éventuels symptômes de grippe. Des strictes mesures de sécurité, notamment la limitation des mouvements des animaux, des marchandises et des personnes, doivent être prises dans toutes les fermes d'élevage porcin si des signes de maladies respiratoires sont décelés.

Aucune raison en tout cas d’abattre systématiquement les porcs comme dans le cas de la maladie de la vache folle. Il est bon en effet de rappeler que le Prion(3), responsable de l'encéphalopathie spongiforme bovine transmissible à l’homme et provoquant la Maladie de Creutzfeldt-Jakob, se trouve dans certaines parties consommables de la viande d’animaux contaminés contrairement au virus A (H1N1).

Si cette pandémie, comme on le souhaite, reste maîtrisée, elle aura en tout cas comblé les intégristes musulmans égyptiens qui peuvent ainsi assouvir leurs haines du cochon et du copte (ou l’inverse! Va savoir avec un intégriste…).


Patrice Leterrier

7 Mai 2008

 

(1) Voir l’Histoire de la grippe espagnole sur canal-académie.

(2) Elle semble, jusqu’à présent, être remarquablement maîtrisée au niveau mondial et national même si les inconditionnels de la critique ne manqueront évidemment pas de répandre la rumeur qu’elle est d’autant mieux contrôlée que le danger est totalement surestimé voire inexistant…

(3) Le prion est une protéine qui a une forme différemment repliée d'une protéine normale et qui possède des propriétés infectieuses.

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 15:32

 

L

e Figaro a lancé aujourd’hui une mini-enquête en ligne pour connaître la fable de la Fontaine préférée des français. Le résultat du trio de tête est révélateur de l’atavisme profond de nos concitoyens. D’abord la tradition d’épargnant acharné ne s’est pas démentie. Les français, malgré une évolution certaine depuis vingt ans, restent des épargnants comme le confirme le choix de "la cigale et la fourmi" comme la fable préférée avec ¼ des suffrages. Une enquête du très sérieux Institut Nationale de la Statistique et des Études publiée le 3 mars(1) révélait que les liquidités (dont le fameux livret A) représentaient encore en 2007 29% des actifs financiers des français (certes contre 63% en 1978). Même si le bas de laine se vide, il reste après l’immobilier un des postes le plus important du patrimoine des français et avec les assurances que l’on peut aussi classer dans la catégorie Fourmi. Comme le souligne le rapport de la cour des comptes(2) le taux d’épargne des ménages français est un des plus élevés de l’OCDE. Toujours selon ce rapport il serait en moyenne de 12,04 % en France contre 7,9% en Italie et 0,6% pour les cigales américaines avec les conséquences que l’on connait de cette habitude de vivre au crédit du reste du monde dont le paroxysme a été atteint avec la crise des subprimes. La seconde fable dans la préférence des sondés est aussi intéressante par la morale qu’elle illustre puisque c’est "le Corbeau et le Renard" qui consacre la victoire immorale des flatteurs. Mais elle peut être comprise aussi comme une sorte de lucidité des français face aux nombreux apprentis sorciers qui pensent pouvoir s’attirer leurs bonnes grâces en stigmatisant avec démagogie les milliards déversés "généreusement" aux banques et pour soutenir l’industrie notamment automobile. De nombreux français ont des inquiétudes légitimes pour leurs emplois et réclament d’être mieux protéger contre cette gigantesque panne du moteur économique mondial. Ils ne sont pas pour autant stupides au point de croire qu’une solution miracle existe. Cependant, comme le rappelle Alain Minc dans sa lettre ouverte aux dirigeants publiée aujourd’hui par le Figaro, "le pays a les nerfs à fleur de peau, les citoyens ont le sentiment, fût-il erroné, de subir une crise dont nous [les dirigeants] sommes tous à leurs yeux les fautifs ?". Le danger est donc grand que l’autisme égoïste de certains patrons, qui restent sourds aux demandes faites par le gouvernement sur leurs rémunérations, alimente le sentiment de rancœur des français. La révolte qui gronde risque d’être brutale et désastreuse pour le pays. Alors sans un sursaut d’honneur et de solidarité, auquel les convie Alain Minc, les dirigeants risquent eux aussi d’être invités à déchanter comme la cigale de la fable…et je ne suis pas sûr qu’ils aient le choix de danser. Puis, au fond, on ne peut que se réjouir que les internautes du Figaro aient placée "le laboureur et ses enfants" en troisième position car ce pourrait être vu comme un encouragement à l’effort et à une forme d’espoir en l’avenir puisque sa morale consacre la vertu du travail et de l’investissement.


Patrice Leterrier

23 Mars 2009

(1) http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1229#inter4

(2) http://www.ccomptes.fr/fr/JF/documents/divers/Rapport-Patrimoine-des-menages.pdf

 

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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 09:15


A

u moment où le projet de loi sur la création et l’internet va s’ouvrir à l’assemblée, les esprits s’échauffent. La lutte contre les fraudeurs pose d’énormes problèmes techniques et déontologiques pour des résultats aléatoires. Faut-il pour autant ne rien faire alors que l’industrie du disque est en pleine bérézina ? Les députes vont probablement s’étriper sur le sujet pris une fois de plus en otage d’arrières pensées politiciennes alors que le sujet pourrait, pour une fois, faire l’objet d’un consensus sans compromission. Dans ce contexte, le Figaro publie aujourd’hui un intéressant sondage sur le piratage informatique. L’un des enseignements de ce sondage est que le piratage est une affaire d’âge. Alors que 57 % des jeunes entre 18 et 24 ans reconnaissent avoir déjà téléchargés des contenus de manière illégale, le pourcentage tombe à 6 % pour la tranche des internautes dont l’âge est compris entre 50 et 64 ans pour s’effondrer à 1% pour les internautes de 65 ans et plus. D’aucuns, promptes à manier l’âgisme comme paravent, y verront peut-être un effet de l’inégalité flagrante des générations devant l’outil. Qui peut d’ailleurs contester qu’un homme ou à fortiori (mais là, je vais me faire écharper par les chiennes de garde…) une femme d’un âge respectable n’a pas la dextérité (c’est quelquefois bêtement une question d’arthrose...) et surtout l’absence totale d’inhibition devant le clavier d’un gamin de 5 ans qui pianote avec l’agilité d’un Paganini sur son stradivarius? Peut-être un peu mais peut-être aussi qu’il s’agit de quelque chose de plus fondamental. Ne sommes-nous pas plus devant un véritable problème de société? La virtualisation à outrance qui envahit notre univers ne fait-elle pas finalement perdre la notion même de propriété intellectuelle pour des jeunes qui sont depuis leur plus jeune âge immergés dans la technologie à travers la télévision, les consoles de jeux et l’internet? Comment concevoir qu’un clic - licite lorsqu’on "tchate", on recherche des informations, on ouvre ses courriels, on écoute de la musique en ligne, on regarde des extraits vidéos - puisse devenir illicite lorsqu’il aboutit au téléchargement de musiques ou de films? La valeur d’une œuvre devient, dans une discontinuité sémantique bien difficile à concevoir, monnayable alors que le clic d’avant était gratuit, c'est-à-dire en fait dans l’esprit de l’internaute payé indirectement par les abonnements et les multitudes de bandeaux qui envahissent les écrans plats. On connait bien sûr les arguments des industriels du disque et des gardiens de la propriété artistique mais le décalage est grand avec la pratique généralisée de l’instantanée sans contrainte. L’enquête ne dit pas si les jeunes, qui pratiquent le téléchargement illégal, ont la notion même de faire une infraction. La riposte graduée qui est l’esprit du projet de loi semble adresser ce souci éducatif. Le contrevenant recevrait un premier courriel d'avertissement, un deuxième avertissement par lettre recommandée puis, pour le récidiviste, une proposition de transaction à l'amiable. Dans le cas de nouvelle récidive et en l'absence de toute transaction, l'abonnement sera suspendu pour une durée allant de deux à douze mois. La sanction risque de punir les parents qui ne surveillent pas leurs enfants disent les détracteurs du projet. Après tout, n’est-ce pas de la responsabilité des parents d’inculquer le respect de la propriété intellectuelle à leurs enfants?

Patrice Leterrier

9 Mars 2009


 

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7 mars 2009 6 07 /03 /mars /2009 09:22

I

l y a la fête des mères de Philippe Pétain, la fête des grand-mères, il y a la sainte Catherine et puis il y a la journée de la femme instaurée en 1982 sous le règne de François Mitterrand. Pourrions-nous en déduire avec malice que tous les autres jours de l’année sont consacrés à l’homme? Que nenni bien sûr! Mais alors à quand la journée de l’homme? Le journal La Croix fait sa une sur une question d’actualité: La femme est-elle libérée par le Web? A vrai dire on est d’abord un tantinet surpris par la photographie choisie par ce quotidien où une jeune femme a l’air totalement béate devant son écran… Dans un encart en page 3 Isabelle Juppé, la femme du meilleur d’entre tous d’après Jacques Chirac, écrit "Je n’imaginais pas à quel point Internet pouvait permettre à de nombreuses femmes de presque réinventer leur vie, de retrouver une place sociale, affective, voire économique dans la société". Les chiennes de garde - qui viennent de décerner le titre de macho de l’année à Monseigneur Jean Vingt-Trois pour avoir déclaré "le plus difficile est d'avoir des femmes qui soient formées. Le tout n'est pas d'avoir une jupe, c'est d'avoir quelque chose dans la tête" - me reprocheront sans doute ma référence à Alain Juppé. Pourquoi diable ne pas parler tout simplement de l’écrivain (sans e) ou de son nouveau job chez Lagardère comme directrice (et pas directeur) du développement durable. Pour revenir au sujet, nul doute que l’internet en général, la blogosphère comme on dit maintenant, les courriels ont profondément changé nos habitudes à tous (hommes et femmes) comme d’ailleurs l’autre phénomène de la fin du XXème siècle, le téléphone portable. Qu’y a-t-il de spécifique à la femme dans ce bouleversement? Si je voulais m’attirer encore un peu plus le regard réprobateur de la gent féminine, je parlerais de mariton.org ou d’oneline.carrefour.fr ou encore d’aufeminin.com. D’ailleurs comment ne pas saluer l’édito de Constance Legrand, Rédactrice en Chef du site, qui nous apprend que "les entreprises féminisées semblent globalement se sortir d'affaire mieux que les autres" en ces temps de crise. Tout le monde sait que les femmes sont plus audacieuses, adaptatives et créatives que les hommes (sauf peut-être dans la musique, allez savoir pourquoi?). Plus sérieusement, il me semble assez incontestable que la levée des barrières spatiotemporelles que permet l’internet crée plus de nouveaux espaces de liberté pour la femme que pour l’homme et donc la libère probablement plus qu’elle ne nous facilite la tâche. Le danger restant, dans les deux cas, l’interpénétration grandissante entre vie professionnelle et vie privée. La société de l’écran est donc aussi celle du clavier et de l’oreillette. Depuis que les premiers ancêtres des hommes ont laissé leurs empreintes quelque part non loin du lac Turcana au Kenya, l’outil a toujours été un moyen de libération, de progrès mais quelquefois aussi hélas d’aliénation. Quant à la supposée inégalité devant l’apprentissage de la technologie, je n’y crois pas une seconde. Mon expérience professionnelle dans le monde de l’informatique m’a appris que les femmes réussissent au moins à l’égal des hommes, avec souvent plus d’humour et parfois plus de charme… si je peux tenter cette dernière remarque sans me faire traiter de macho par une meute de chiennes gardant je ne sais quoi en sacrifiant leur féminité!

Patrice Leterrier

7 Mars 2009


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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 17:34

Un jambon beurre !


Hamburger 1 – jambon-beurre 8. C’est plus un score c’est carrément une raclée ! En France, et en France seulement, la tyrannie de l’hamburger venu d’outre  atlantique n’a pas pu terrasser la tradition franchouillarde du sandwich jambon-beurre. Il s’est encore vendu en 2008, 8 jambon-beurre pour un hamburger dans nos bonnes villes de France. Ce chef d’œuvre de simplicité et d’équilibre continue à être dégusté parfois trop vite, souvent hélas sans le moindre plaisir, avec des miches plus ou moins fraiches et des jambons qui ne mériteraient pas toujours les pauvres bêtes dont ils sont issus. On les consomme sans y penser sur un coin de comptoir accompagnés d’un ballon ou d’un demi pour finir par avaler machinalement l’expresso qui n’a plus rien du café pris délicatement en contemplant l’inoubliable foule grouillante d’une place de Toscane. Garçon !  Un jambon beurre et un demi. Qui n’a pas un jour clamé cette commande au coin d’un comptoir? Il était à l’époque encore en zinc. Il s’agissait de raccourcir sans la sacrifier le temps d’une pause restauratrice. Les boiseries vernies du bar dessinaient des volutes tarabiscotées nées de l’imagination en panne d’un décorateur besogneux. Sur le comptoir trônaient des œufs durs pas toujours du jour, d’horribles distributeurs de cacahouètes qui trainaient ensuite dans les sous tasses vertes ourlées de doré qui faisaient la paire avec les tasses de petits noirs. Quelques cendriers à moitié pleins aux couleurs contrastées chef d’œuvre de mauvais goût, à la gloire de je ne sais quelle anisette ou Suze, complétaient le tableau…On parcourait négligemment les journaux du jour retenus, pour ne pas disparaître, dans une grande règle en bois. La télévision ne beuglait pas encore les derniers résultats des courses et les forts en gueule se chargeaient de l’ambiance. Bien des choses ont changé depuis cette époque mais reste le jambon beurre ! On en consomme encore 830 millions par an dans l’hexagone. Le voilà donc toujours, et de loin, le champion français de la restauration rapide qui ne s’appelait pas encore fast food. Son prix varie de plus de 3 €uros à Paris pour un prix moyen de moins de 2 euros à Corte, la capitale de la Corse de Pascal Paoli. Je serais curieux de savoir le prix de ce classique typiquement français dans un palace (si on peut avoir autre chose que ces infâmes pains de mie dans ce genre d’endroit). Comme une sorte de pied de nez à ce chef d’œuvre de simplicité nourrissante, on apprend en même temps qu’un nouveau restaurant vient de se voir décerner trois étoiles au Michelin. Elles récompensent Éric Fréchon au clavier du fourneau du palace parisien le Bristol. Et pour faire bonne mesure, ou plaisir à notre ministre vert Jean-Louis Borloo, le même guide rouge vient de remarquer à Arles, deux chefs dont la cuisine provient de leurs jardins bio : Jean-Luc Rabanel (deux étoiles) et Armand Arnal (La Chassagnette, une étoile). Hélas, pas d’annexe dans ce gastronomique ouvrage sur les meilleurs sandwichs jambon-beurre…

Patrice Leterrier

3 Mars 2009


 

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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 21:30

Arrêtez la mascarade…

N

ous avons bien sûr tous un peu peur de perdre en vieillissant notre supposée agilité intellectuelle qui serait due à l’hypertrophie du cortex d’homo-sapiens. Nous avons tous entendu la fausse information sur la perte supposée d’un nombre astronomique de neurones chaque jour sur les quelques 100 milliards de neurones du cerveau. Or - sauf dans le cas des maladies neurodégénératives comme celle à laquelle le docteur Aloïs Alzheimer a laissé son nom – le vieillissement se traduit par des modifications de la quantité et de la qualité des connexions entre les neurones et non par des pertes de neurones. Alors comme un anthropomorphisme anatomique nous pousse a des comparaisons hasardeuses entre les neurones et les myocites constituants de base des quelques uns des 640 muscles que nous sommes sensés avoir, nous voilà harcelés par des publicités aussi agressives que mensongères ! On peut y voir par exemple une bien fringante Line Renaud s’entrainant avec délectation dans sa voiture. Elle manipule un ridicule stylet lilliputien, telle une virtuose exécutant avec une dextérité stakhanovistienne un morceau étrangement silencieux, sur un minuscule appareil qu’elle fixe avec une sorte de fascination désarmante. Pour finir de nous convaincre du moment d’extase qui vient de la parcourir depuis la pointe des pieds jusqu’au bout des cheveux (qu’elle a d’ailleurs encore fort beaux..), elle annonce fièrement à son assistante médusée un âge mental qui - certes ne la renvoie pas en maternelle - mais qui la rapproche probablement de son arrière petite fille si elle avait le bonheur d’en avoir une. Hélas il va falloir déchanter ! .Selon une étude menée par un groupe de chercheurs et publiée dans le dernier numéro du bulletin de psychologie, des expériences menées avec des élèves de CM1 montrent que le fameux programme du Docteur Kawashima n’apporte aucune progression statistiquement significative pour les épreuves scolaires et qu’en conséquence il est pratiquement impossible que des adultes progressent en utilisant les mêmes outils. En conclusion, "l’Entraînement cérébral" doit être considéré comme une simple distraction. Bien sûr prudent l’éditeur du jeu précise en très petits caractères que : "L'âge cérébral est un score non scientifique". Prudent car il sait bien qu’il s’agit d’une illusion ou plus objectivement d’une véritable arnaque. Oyez, oyez braves septuagénaires et autres lecteurs classés dans la catégorie des personnes âgées (pour ma petite fille ça commence avant 40 ans…), vous pouvez retourner pour lire de vrais livres, écouter de la musique, faire des mots croisés, du scrabble, des parties de cartes ou autres sudokus vous ne vous en porterez pas plus mal et probablement mieux qu’en vous abimant la vue à scruter de minuscules écrans et vous éviterez des crampes inévitables à force de tenir ces minuscules stylets inhumains. Au fond il était assez prévisible que la complexité du fonctionnement de notre cerveau, dont la plasticité est pour moi une source permanente d’étonnement admiratif, ne puisse se comparer à celle des muscles. Il est aussi clair que la curiosité et la variété d’activités est la meilleure source de jeunesse intellectuelle même si nous ne sommes évident pas à l’abri d’une maladie dégénérative. Mais il ne sert à rien de développer une addiction à ces stupides appareils qui feront probablement se gausser nos petits enfants dans quelques années. Bon, ce n’est pas tout ça mais j’ai une grille de Sudoku qui m’attend….

Patrice Leterrier

7 février 2009


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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 09:36

 


 

S

elon un sondage anglais qui a interrogé 1000 femmes de toutes les tranches d’âges, elles s’inquiètent d’abord à 50 % pour leur poids avant tout autre problème médical. Vieillir est leur seconde peur et en troisième vient le stress, loin devant le cancer, les problèmes cardiaques et l'infertilité. Une étude sur les mêmes (ou d’autres) femmes anglaises indique que sur une semaine, 60 % des femmes portant du 38 ont fait l'amour, contre 50 % des femmes portant du 42. Elle met également au jour que des personnes se disant obèses n'ont pas eu de relations sexuelles pendant plus d'un an, de peur d'être vues nues. De même, 12 % des personnes dont l'indice de masse corporelle est élevé ont avoué ne pas avoir eu de rapports sexuels pendant un an ou plus. On pourrait par inférence tirer la conclusion que les femmes inconsciemment ont peur de moins faire l’amour et donc ont peur d’abord de grossir….Elémentaire mon cher Watson ! Encore faut-il que le partenaire de madame éprouve lui aussi suffisamment de désir pour satisfaire les légitimes envies de sa partenaire. Et c’est là ou la nouvelle qui nous parvient aujourd’hui est de la plus haute importance. Elle nous vient cette fois de la capitale de la valse, Vienne qui est aussi la ville où le cher docteur Sigmund Freud exerça ses talents et bâtit les fondements de la psychanalyse. Une étude menée par les chercheurs de l'université médicale de Vienne est formelle : jardiner améliore les performances sexuelles des hommes. Trente minutes hebdomadaires de travail dans le jardin suffiraient pour améliorer grandement les performances masculines sous la couette (ou bien ailleurs va-t-on savoir avec cette foutue fantaisie des fantasmes…). Creuser, semer ou remuer la terre réduirait les risques d'impuissance d'un tiers. L’étude menée montre également que d'autres formes d'exercices modérés comme la danse ou le vélo ont le même effet sur la libido masculine. Les résultats seraient assez spectaculaires puisque selon les chercheurs les hommes qui passent plus de temps à cultiver des légumes pourraient réduire de moitié leurs risques d'être impuissants. Les médecins devraient utiliser ces découvertes pour encourager leurs patients à faire plus d'activités physiques et à adopter un mode de vie plus sain car outre le bien connue effet du sport modéré sur le système cardiovasculaire voilà maintenant qu’il peut aussi jouer le rôle de Viagra naturel. Donc messieurs il n’y a pas de doute et inutile d’esquiver le problème : A vos bêches, à vos pelles, sautez sur vos selles de vélo. Vous pouvez aussi vous précipiter dans les cours de danse. Cela aura un double avantage : Vous pourrez y pratiquer cette activité préparatoire à vos exploits sexuels et en plus repérer les femmes qui portent du 38. J’ai pris aujourd’hui le parti de rire de l’actualité car les nouvelles qui nous viennent manquent tellement d’humour qu’elles pourraient presque nous faire oublier que nous sommes des privilégiés. Il convient donc d’éviter de sombrer dans la sinistrose ambiante, non pas pour renoncer au combat pour plus de justice, plus de paix, moins de morts, moins de faim dans le monde et autres balivernes inacceptables qui pourrissent notre planète, mais pour éviter d’avoir à évoquer, pour parler de l’état désastreux du monde, Alfred de Musset qui écrivait à propos du théâtre de Molière :

"Quelle mâle gaieté, si triste et si profonde

Que, lorsqu'on vient d'en rire, on devrait en pleurer !"

Patrice Leterrier

16 janvier 2009


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