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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 22:52

Jennifer Lopez-1244491654

Jennifer Lopez


V

oilà un titre bien accrocheur susceptible d’emballer les moteurs de recherche des vagabonds du net à la recherche d’images coquines voire plus si affinité…

Mais las pour ces accrocs de l’image croustillante il ne s’agit que de la conclusion très sérieuse d’une étude menée par le docteur Konstantinos Manolopouloset et une équipe de scientifiques de l'Université d'Oxford.

La conclusion est sans appel : Avoir du cul n’est pas seulement la traduction d’une chance insolente mais bien une garantie de bonne santé puisqu’une certaine dose d’accumulation graisseuse autour des hanches, des cuisses et un arrière-train généreux serait bon pour la santé et protégerait contre le diabète et les maladies cardiaques.

En cause le ralentissement de la combustion de graisse dans le bas du dos qui libère plus d'hormones adiponectines qui protègent les artères et favorise un meilleur contrôle de la glycémie et la combustion des graisses.

Par contre la petite bouée autour de l’estomac est quant à elle nocive pour la santé. La graisse accumulée autour de la taille a tendance à libérer dans le corps des acides nocifs ainsi que des molécules appelées cytokines qui déclenchent des inflammations, accroissant les risques de diabète et de maladies cardiaques, selon les conclusions de l'étude.

Hélas constate les chercheurs l’un va rarement sans l’autre et les fessiers rebondis accompagnent trop souvent des tours de taille généreux.

Jennifer Lopez assume avec insolence et un certain talent ses formes rebondies et a récemment déclaré au New York Post :"C'est vrai que je pourrais servir le café avec mon derrière en guise de rebord, mais je suis fière de mon cul".

Ni la Vénus de Willendorf, statuette du Paléolithique supérieur, ni les trois grâces de Raphaël, ni les somptueuses déesses de Rubens, ni la grande odalisque de Jean Dominique Ingres, ni les plantureuses baigneuses d’Auguste Renoir, ni le nu d’Amadeo Modigliani ne laissaient le moindre doute sur l’importance de ce sanctuaire anatomique féminin depuis que l’homme ne cesse de s’écarquiller les yeux pour contempler le corps de la femme.

Alors ne laissons pas quelques éphèbes ignorant tout du mystère des charmes des rondeurs harmonieuses nous assener un idéal féminin d’adolescentes anorexiques au bord de la syncope qui font ressemblaient "les robes à des cintres" selon l’expression de la plantureuse Jennifer.

Le magazine de la santé nous rappelle utilement "qu'en moyenne une femme sédentaire a besoin de 1 800 calories par jour et un homme, 2 200. Alors, les régimes qui vous font consommer seulement 1 000 calories par semaine sont insuffisants, et perdre plus d'un kilogramme par semaine, c'est beaucoup trop et très dangereux pour le corps".

Il ne s’agit pas, bien sûr, d’ignorer les dangers de l’obésité galopante qui menace nos sociétés suralimentées mais plutôt de retomber simplement avec bon sens sur ses fesses pour observer une sage mesure dont l’idéal n’est pas un 34 désolant et un 85 A déprimant.


Patrice Leterrier

12 janvier 2010

 

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 18:30

abbe pierre


I

l fait froid en France aujourd’hui et voilà que me revient comme une lancinante litanie la voix tremblotante de rage et de compassion d’Henri Grouès, fils d’une famille aisée de soyeux lyonnais, plus connu sous le nom d’Abbé Pierre qui, le 1 février 1954 à une heure du matin sur l’antenne de Radio Luxembourg, lançait son cri de détresse "Mes amis, au secours... Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l'avait expulsée..."

J’avais alors neuf ans et pas plus que d’autres n’ont entendu l’appel du général de Gaulle le 18 Juin 1940, je n’avais entendu son appel vibrant.

Je m’émerveillais, insouciant à la misère et soigneusement emmitouflé par une mère attentionnée, des stalactites qui décoraient anachroniquement les sculptures ornant les chutes d’eaux du Palais Longchamp, œuvre de l’architecte Henri-jacques Espérandieu à qui l’on doit aussi la basilique de Notre Dame de la Garde.

Je pensais avec gourmandise au bon chocolat chaud qui m’attendait tout en me remplissant les narines de l’odeur des marrons qui grillaient sur un brasero improvisé par un vendeur ambulant qui les remuait à main nue à mon grand étonnement devant son agilité pour ne pas se brûler.

56 ans après, je ne m’émerveille peut-être plus avec autant de gourmandise des paysages neigeux, si rare dans notre Provence, mais le froid, comme un pied de nez à l’insouciance coupable des politiques face au réchauffement climatique, est là pour nous rappeler, hélas, à quel point le message de l’abbé Pierre est toujours scandaleusement d’actualité, comme celui laissé par un autre altruiste au cœur immense que fût le regretté Coluche.

Edgard Morin appelant de ses vœux dans une rubrique du Monde à la métamorphose écrit "Il ne suffit plus de dénoncer. Il nous faut maintenant énoncer".

Il y a effectivement urgence à énoncer, à éclairer l’avenir des générations futures, à redonner du sens au destin de l’homme, à prendre définitivement conscience que l’histoire des états-nations conduit inexorablement à l’affrontement des égoïsmes.

Il y a urgence a faire éclore une nouvelle ère qui dépasse cette dimension historique des états, qui englobe sans la nier l’identité des nations et au passage celle des citoyens, pour sauver la planète et en finir avec les scandales comme la malnutrition, les conflits ethniques et religieux ou encore la banalisation terrifiante du nucléaire devenu objet de surenchères commerciales au mépris du principe de précaution dont on nous rabâche pourtant sans cesse les oreilles jusqu’à nous faire douter de tout.

Il y a effectivement urgence à réagir, comme il y a un demi-siècle et parce qu’il y a un demi-siècle que l’Abbé Pierre jetait son cri à la face des français anesthésiés par le froid, contre le scandale des sans-abris parce que cette révolte est porteuse d’une saine réaction contre d’autres absurdités nées de la toute puissance du marchand sur la morale et la politique.

Il y a de quoi s’inquiéter de voir, comme nous l’apprend le dernier sondage réalisé par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po pour mesurer le baromètre de la confiance des français, qu’ils ne font massivement pas confiance aux hommes et femmes politiques de tout bord et ce d’autant moins que l’on s’élève dans la hiérarchie (le maire avec 69% de confiance étant aux antipodes du Président de la république avec 64 % de défiance).

Il fait froid sur la France mais il fait encore plus froid dans nos cœurs devant l’égoïsme triomphant qui domine ce monde et l’impuissance de nos dirigeants à changer les choses.


Patrice Leterrier

11 janvier 2010

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 22:50

IMG1


E

n 2008 la France était classée deuxième derrière l’Allemagne au National Branding.

En 2009 elle reste à cette position derrière les Etats-Unis, auteur d’une remontée spectaculaire de la 7ème place à la première sans doute portés par le phénomène Obama.

Au fond ne faut-il pas tout simplement se réjouir de ce classement qui contraste avec la sinistrose ambiante, avec ce masochisme hexagonal qui nous pousse en permanence à voir plutôt le verre à moitié vide alors que le monde voit de notre beau pays le verre à moitié plein ?

Martin Seligman Professeur de psychologie de Pennsylvannie, auteur des Forces de l’optimisme nous apprend que l’optimisme est un art de vivre qui renforce le sentiment de bonheur.

Le mouvement de la psychologie positive inverse le paradigme qui veut que les troubles psychologiques soient le terrain de prédilection de la psychologie pour s’intéresser aussi aux milles raisons que nous pouvons avoir de nous sentir heureux et qui, par effet boule de neige, sont bien capables de nous rendre finalement pas si malheureux et aussi peut-être en meilleure santé.

Christopher Perteson de l’université du Michigan a développé une version positive du fameux Diagnostic and Statistical Manual (DSM) classifiant les troubles mentaux sous la forme d’une échelle de 24 dispositions positives de l’être humain.

La lecture de cet inventaire à la Prévert des vertus humaines est à lui seul un exercice tout à fait revigorant.

On y lit des mots comme curiosité, amour d’apprendre, ingéniosité, clairvoyance, valeur et bravoure, persévérance, amour et attachement, générosité, équité, humilité, pardon, espérance, optimisme, spiritualité et d’autres dont la seule lecture pousse à ne pas désespérer de soi et des autres.

Nous voici donc inciter, à contre courant de la morosité ambiante, à cultiver les raisons de nous réjouir, de nous rappeler comme le dit magnifiquement Philippe Delerm, auteur de la dernière gorgée de bière, que "le bonheur c’est d’avoir quelqu’un à perdre", de "penser mieux pour vivre mieux" comme le recommande le philosophe André Comte-Sponville, d’écouter Auguste Rodin lorsqu’il affirme que l’art "c’est le plaisir de l’esprit qui pénètre la nature" ou encore qu’il n’y a pas de raison à l’escalade si ce n’est l’ascension elle-même.

Au lieu de cultiver un pessimisme pathétique et de bon aloi dans des salons guindés, ne pouvons-nous pas revenir à des choses simples sur le sens, sur les valeurs de l’affectif, de la pensée et de l’action ?

Il ne s’agit bien sûr pas de plonger dans une béatitude aveugle, d’ignorer les misères du monde ni les difficultés réelles de notre époque mais d’en finir avec une propension à baisser les bras et à se soumettre à une fatalité qui nous dépasse.

Au fond d’imaginer pour un instant, un instant seulement comme dirait Jacques Brel, que l’avenir puisse tout de même un peu être celui que nous voudrons qu’il soit.

Patrice Leterrier

8 janvier 2010

 

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 15:58

avatar-2009-11723-939831857


C

omment ne pas être interrogatif devant l’immense succès du film de James Cameron Avatar qui en trois semaines a déjà rapporté plus d’un milliard de dollars à ses auteurs ?

Comment non plus ne pas être frappé chez soi, dans les transports en commun, dans les salles d’attente, dans les cours de récréation par tous ces minois littéralement collés, comme attirés irrésistiblement par un aimant, à de minuscules écrans déversant par moment des borborygmes inintelligibles.

Quelle curieuse forme de danse de Saint Guy a frappé les harmonieux petits doigts de ces chérubins manipulant avec virtuosité stylets ou simplement faisant de curieuses arabesques sur la ridicule surface de leurs lilliputiennes prothèses ?

Inutile d’essayer d’attirer leur attention car ils ont de toute façon les écouteurs de leur Ipod profondément enfoncés dans leurs canaux auriculaires, leur déversant en continue des mélopées beuglantes au rythme répétitif et cadencé responsables des hochements de tête ne témoignant, ne vous en déplaise, aucune approbation à vos propos critiques ou interrogatifs.

Leur fragile appareil auditif risque fort de s’en trouver amoindri pour le reste de leurs jours.

Depuis hier Google est rentré dans l’arène, aujourd’hui dominé par l’Iphone d’Apple et le BlackBerry de Research in Motion, avec le lancement de son téléphone portable (mais doit-on encore appelé un tel appareil un téléphone ?) Nexus One tournant sous un système au nom tout ce qu’il y a de symbolique d’Android.

Les spécialistes s’en donnent à cœur joie pour comparer, analyser et surtout se livrer à leurs jeux favoris des prédictions avec d’autant plus de gourmandise qu’ils ne risquent que d’être démentis par les faits ce qui n’a jamais tué personne sinon il n’y aurait plus beaucoup d’analystes sur la planète.

La question reste cependant fondamentalement le fossé grandissant entre cette technologie galopante et l’incroyable manque de maturité et de sagesse de la société pour l’assimiler.

Des objets prolongeant notre espace physique nous envahissent inexorablement, réduisant paradoxalement d’autant la communication directe, verbale, gestuelle, artistique.

L’espace social de nos communautés traditionnelles et réelles est remplacé par des rassemblements virtuellement et faussement grégaires comme Facebook.

Nos enfants (ou petit enfants) n’imaginent même plus un monde sans Smartphone, consoles DS, Wii, PSP ou PS3, baladeurs Ipod ou autre ordinateur portable qui prolongent leur environnement direct dans un monde où le virtuel devient le quotidien.

Il ne s’agit évidemment pas de jouer les vieux séniles rabougris, les rabat-joies "technologiphobes" condamnant en bloc le progrès.

La technologie fait par ailleurs des miracles, en médecine par exemple.

Ne doit-on pas cependant remettre l’humanisme au cœur de la réflexion pour éviter que la technologie ne transforme nos chérubins en futurs androïdes asservis à la technologie ?

Les petits bambins, qui courent encore quelquefois dans les cours de récréation, sont tellement plus au courant, plus ouverts au monde extérieur, plus curieux, plus exigeants aussi que nous l’étions à leur âge.

Nous ne pouvons que nous en réjouir à condition que les exigences éthiques, morales, environnementales et citoyennes suivent la même progression et qu’ils ne sombrent pas par manque de perspective dans une addiction refuge à ses merveilles de technologie.

Bon je vous laisse j’ai quelques SMS et courriels à lire…


Patrice Leterrier

7 janvier 2010

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 15:53

virus grippe A


A

lors :

 

° qu’Hubble recule encore les limites de la connaissance du fin fond de l’univers en découvrant des galaxies apparues seulement 480 millions d'années après la naissance de l'univers,

° que le télescope spatial Kepler ajoute ses cinq premières exoplanètes sur les 400 aujourd’hui identifiées parmi lesquelles un étrange monde pas plus dense que du polystyrène,

° que le Petit Nuage de Magellan nous révèle sa splendeur grâce aux caméras infrarouge du Spitzer Space Telescope,

° que les trous noirs de l'univers se livrent a une grande soirée dansante selon des nouvelles observations de l'observatoire WM Keck à Hawaï,

° qu’un seul atome de calcium peut stopper la marche d’une bactérie,

la polémique sur les commandes de vaccins contre la grippe A n’en finit pas d’enfler.

  Roselyne Bachelot-Narquin a beau essayé de la dégonfler en annonçant fièrement avoir annulé la commande de 50 millions de vaccins et l’ouverture de la vaccination dans les cabinets médicaux, rien n’y fait !

Chacun y va de son commentaire plus ou moins chargé d’arrière-pensées politiciennes : certains sont promptes à dénoncer le gaspillage scandaleux des fonds publics, d’autres volent maladroitement au secours de la ministre et, dans le tintamarre ambiant, le patient citoyen a bien du mal à s’y retrouver.

Il faut dire que le triomphalisme qui accompagnait le plan de la ministre prêtait évidemment le flanc à ce retour de bâton.

Il faut dire également que bien malin aurait été celui qui aurait pu prévoir l’évolution plutôt favorable aujourd’hui de cette pandémie.

Doit-on rappeler comme le fait justement Dominique Bourg, professeur à l'université de Lausanne que personne n’avait envie de rejouer le film du sang contaminé en 1993 et d’endosser le costume d’un Laurent Fabius ou pire encore celui d’une Georgina Dufoix célèbre à jamais pour son sidérant "responsable mais pas coupable" ?

A la vérité la polémique qui enfle n’est pas à la hauteur de l’enjeu pour nos sociétés modernes dans lesquelles la promiscuité et la circulation incessante et instantanée des biens, des personnes et des animaux exposent à des contaminations accélérées.

Ce n’est ni ce qu’on qualifie aujourd’hui d’alarmisme de la part de l’OMS, ni le principe de précaution qui a prévalue à l’époque pour cette commande de 94 millions de doses qui devraient se trouver sur le banc des accusés et sous les feux des projecteurs.

Doit-on rappeler au passage que certains de ceux, qui hurlent aujourd’hui devant une telle gabegie, se demandaient alors si les commandes suffiraient et si elles pourraient être honorées par les laboratoires ?

Loin du bruit et de la fureur que certains veulent entretenir aujourd’hui par pure démagogie, il conviendra de faire, en tout état de cause, le bilan de cette incroyable et unique expérience en temps réel de mobilisation générale contre un virus à l’échelle mondiale.

Un bilan complet, sans polémique mais sans complaisance, des mesures prises, du calendrier suivi, de la réactivité des pouvoirs publics, de l’efficacité des plans de communication, de la révolte d’une partie du corps médical, de l’apathie des populations, etc…

On ne fera pas l’économie d’une remise en cause non pas du principe même de précaution mais de son interprétation et de sa mise en œuvre dans une option maximaliste, à la recherche du graal du risque zéro, qui a largement montré ces limites.

Il faudra aussi tirer toutes les leçons de l’incapacité des scientifiques et des politiques à mobiliser massivement la population dans la lutte contre un danger, certes finalement faible, mais qui aurait pu s’avérer beaucoup plus grave et provoquer de véritables émeutes devant des centres de vaccinations alors pris d’assaut.

Il est trop facile aujourd’hui d’attaquer la ministre, dont l’attitude quelquefois matamore peut agacer, comme il est un peu court de prendre sa défense sans se poser la question de savoir comment mieux faire une prochaine fois.

Le danger de la grippe A(H1N1)2009 n’est pas encore complètement écarté, ses conséquences sont aujourd’hui dérisoires au regard des moyens déployés mais le plus riche d’enseignements c’est probablement l’incroyable passivité des populations probablement à cause d’un discrédit grandissant des politiques mais aussi des experts et des scientifiques ce qui pose aussi un problème majeur à la démocratie.


Patrice Leterrier

6 janvier 2010

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 09:14

solar system-660x528


L

e système solaire aurait un million d’années de moins que ce que les scientifiques supposaient jusqu’à présent.

Bien sûr, revoir l’estimation de l’âge du système solaire d’un million d’années sur 4,5 milliards d’années semble peu de chose mais, quand on sait que la formation des planètes s’étale sur seulement 10 millions d’années, la découverte n’est pas si anodine.

Depuis peu nous sommes entrés dans l’année 2010 (67*5*3*2 pour les amateurs de calcul), pour certains  sans regret de quitter une année  2009 tellement chaotique, pour d’autres, dont je suis, avec la nostalgie de se dire qu’il s’agit tout de même d’une année de moins dans un décompte inexorablement fini et tellement infiniment petit au regard de ce million d’années qui manquerait à notre système solaire.

Le début de l’année c’est l’époque des bonnes résolutions dont il semblerait qu’une caractéristique constante c’est de n’être pas tenues, à moins de s’astreindre à n’en prendre qu’une comme nous conseille la psychologue Sophie Achard.

C’est aussi celle où des voyants nous annoncent leurs prédictions plus ou moins apocalyptiques, en des termes suffisamment ésotériques pour donner lieu à toutes les interprétations.

Au nom d’un déterminisme hypothétique accordant à la position des planètes un rôle capital, ils déclament doctement leurs oracles dans un verbiage singulier.

Mais au fait que devient tous leurs savants calculs avec un million d’années en moins ?

2010 c’est l’année de la naissance de la plus haute tour jamais construite par les hommes culminant à 828 mètres, rebaptisée "Burj Khalifa" pour honorer le chef des Emirats, le cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyaneles qui a volé au secours des finances de Dubaï englouties dans ce projet pharaonique en avançant quelques dix milliards de dollars.

S’agit-il avec cette sorte de tour de Babel, insolent et ultime symbole d‘une verticalité sans limite perpétrant à l’extrême celle durement acquise il y a seulement sept millions d’années par Toumaï, le plus vieux de nos probables ancêtres découvert au Tchad?

Doit-on y voir plutôt un hommage rendu au dieu pétrole transformé en dollars par les descendants de nomades bédouins qui parcouraient le désert avec leur chameaux à la recherche de points d’eau, subsistant grâce à leurs chèvres et aux dattes des palmiers et vivant dans des tentes dans lesquelles on pouvait difficilement se tenir debout.

Y doit-on voir enfin la dernière étape d’un monde gouverné par le "toujours plus" qui pousse les hommes à ces folles extrémités de gigantisme avant que la raison, et peut-être la nécessité, ne les conduisent à plus de mesure dans leurs projets ?

Il manquerait donc un million d’années au système solaire mais il semblerait qu’il en manque aussi des millions à l’homme pour atteindre la sagesse, à moins que l’histoire de l’homme soit une course à sa perte.

Jacques Attali, imitant son homonyme Jacques le fataliste de Diderot, a cette jolie formule "la nature humaine est à la fois idéaliste et paresseuse, lucide et résignée", j’ajouterai volontiers rationnelle et insensée.

Comme plein d’autres en ce début d’année, il nous prodigue ses conseils dont celui d’adopter un comportement civiquement, éthiquement, écologiquement et socialement responsable, ce dont on ne serait le blâmer.

Une année de plus, beaucoup d’incertitudes, quelques beaux espoirs de conquêtes scientifiques, quelques poussières d’étoiles semées devant les yeux de ceux qui savent regarder et aussi quelques rides en plus en perspective…


Patrice Leterrier

4 janvier 2010

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 22:04

desert

                                Erg Issaouane dans l'est de l'Algérie


L

’année 2009 s’apprête à nous tirer sa révérence sur un camouflet de plus du Conseil constitutionnel pour le gouvernement.

En effet les sages de cette respectable institution annulent la taxe carbone pour cause d’inefficacité et d’injustice.

Fâcheux revers pour une mesure phare du gouvernement, pour un dispositif qui avait fini par ressembler à une usine à gaz (sans effet de serre) et qui avait déjà fait couler beaucoup d’encre avant même que d’exister.

Avatar politique qui n’a rien à voir si ce n’est l’homonymie avec le film  de James Cameron qui s’apprête à battre tous les records de fréquentation.

Mais que retiendra-t-on en fait de cette année impaire qui se décompose en 7*7*41 et qui n’est donc pas un nombre premier comme 2003 ou bien 2011 ?

   Qui se souvient du miracle de l’Hudson et du valeureux et très adroit commandant Chesley Sullenberger  qui posa en douceur son airbus A320 le 15 janvier dernier à 15h03? Les passagers de ce vol ont eu en tout cas plus de chance que les 228 passagers de l’Airbus A330 du vol AF477 qui a disparu corps et bien le 1 Juin quelque part au dessus de l’Atlantique sans que l’on ne sache  probablement jamais pourquoi.  

Barack Obama a probablement plus de chance d’être condamné à la postérité pour avoir été le premier américain métis de peau noir à être élu président des Etats-Unis le 20 Janvier 2009.

Certains se souviendront peut-être des rendez-vous manqués à Pittsburgh et à Copenhague par les grands de ce monde en cette année marquée par une crise sans précédent puisqu’elle est à la fois monétaire, financière, économique, environnementale, sécuritaire et alimentaire.

Que pèsera dans la mémoire les dessous tortueux de l’affaire Clearstream, les écrits sulfureux d’un Frédéric Mitterrand, la mise en examen de Jacques Chirac rattrapé par la justice, les contorsions maladroites d’un Jean Sarkozy contraint d’abandonner la présidence de l’Epad ou plus encore le malaise vagal de notre président le 26 juillet.

Qui se souviendra des péripéties medico-mediatiques d’un Johnny Halliday ?

Probablement beaucoup moins de monde que ceux qui ont pleuré la disparition de Michael Jackson ou même plus discrètement celle d’Alain Bashung.

Quelle leçon tirera-t-on de l’apathie de nos concitoyens devant la frénésie sécuritaire de nos dirigeants face à la menace de pandémie de grippe ?

    Le nom d’Akmal Shaikh, ressortissant britannique d'origine pakistanaise de 53 ans, exécuté par les chinois malgré un état maniaco-dépressif attesté, restera peut-être un symbole pour la lutte contre la peine de mort dont la Chine est le champion avec 1700 exécutions sur les 2400 recensées par Amnesty International. Doit-on rappeler que cette barbarie est encore pratiquée par des pays comme la Chine, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Algérie ou …les Etats-Unis ?

Qui peut oublier le triste anniversaire du déclenchement de l’opération israélienne "Plomb durci" sur la bande de Gaza en représailles aux tirs de roquettes du Hamas palestinien et qui a fait plus de 1400 morts du côté palestinien et des milliers de blessés.

Peut-on souhaiter sans optimisme béat que la jeunesse iranienne finira un jour par se libérer du joug du tyran qui les oppresse ?

Peut-on espérer que l’année qui vient verra la fin du calvaire pour  Troy Anthony Davis qui clame son innocence depuis plus de 18 ans du fond de sa cellule en attendant une exécution plusieurs fois remise à la dernière minute ?

Et puis il y a les incroyables découvertes des scientifiques qui nous étonnent tous les jours, qui font reculer les frontières de l’impossible, découvrant des merveilles dans l’infiniment petit, des planètes sœurs dans l’immensité stellaire, des ancêtres de plus en plus lointains et nous donnent aussi de si merveilleuses images comme ces superbes vues des déserts que nous propose la Nasa et qui nous rappellent, si c’était nécessaire, combien est fragile notre planète.

Bonne année à tous et à bientôt en 2010…


Patrice Leterrier

30 décembre 2009

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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 17:43

nativité


Le seule primate dont le cerveau soit tellement démesuré qu’il faille qu’il naisse immature, incomplet, en devenir.

Quelle incroyable aventure que celle d’un être dont, en moins de 4 millions d’années, le cerveau va non seulement tripler de volume, mais se transformer en une structure infiniment complexe à partir de laquelle vont se développer la dextérité manuelle, le langage, la pensée et la conscience.

Il y a environ un million et demi d’années, le cerveau d’Homo Erectus atteignit un volume dépassant les capacités du canal pelvien.

Petite cause, grands effets car, c’est  à ce cerveau immature à la naissance que l’homme doit son exceptionnelle capacité d’apprentissage, qui constitue sans nul doute le fait majeur de l’hominisation.

Comment dès lors ne pas comprendre l’admiration et la dévotion sans borne des mères pour le miracle qui va transformer cet être hirsute, démesurément déséquilibré par une tête énorme, criant dès sa naissance sa rage, accroché au téton maternel comme à une bouée de survie en un homme débout, vertical et dominant, avec parfois une certaine dose de suffisance, son environnement.

Ainsi Noël apparaît comme la fête sublimant cette originalité qui fait de l’enfant, qui s’appelle Jésus, Bouddha,  Mohamed, David, Abdullah ou autre, le début incomplet, fragile de l’homme en devenir mais par le fait même de sa naissance la promesse de tous les futurs possibles depuis les plus misérables, les plus abjects mais aussi les plus beaux, les plus éblouissants, les plus humains parce que touchant au divin, dégageant un océan de bonté, de générosité et de compassion.

Faut-il souhaiter que ne fût jamais né Oedipe l’enfant vainqueur du sphinx, assassin de son père, époux de sa mère dont il a eu quatre enfants, victime dès avant sa conception du poids d'un oracle pesant sur lui ?

Faut-il au contraire voir en lui le fulgurant destin de l’homme, être fragile, apparu encore en gestation dans un monde complexe, comme l’Albatros de Charles Baudelaire, maladroit dans la médiocrité du quotidien et sublime lorsqu’il transcende sa condition en survolant de ses ailes de géants l’univers qu’il dompte ?

Faut-il se demander pourquoi depuis plus de deux mille ans des hommes se souviennent d’un enfant né dans le plus grand dénuement ?

Puisse donc l’homme immature, malgré ses incroyables connaissances, se rappeler que cette terre, qu’il maltraite sans vergogne, est un vrai miracle qui doit faire l’objet de toutes les attentions. Au risque, pour l’homme, de se voir rejeter par elle comme un stupide avatar de l’histoire de l’univers.


Patrice Leterrier

24 décembre 2009

joyeux noël

 

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 21:50

rechauffe


L

es "climatosceptiques" se déchainent. Certains se délectent de l’échec des négociations de Copenhague.

Comme il serait rassurant que le problème soit celui d’une polémique entre des intégristes verts, tenants de la décroissance vertueuse et ascétique, et des adeptes inconditionnels du "toujours plus" brandissant leurs monstrueux 4X4 comme la gourmette, l’étendard de leurs égoïsmes revendiqués.

Hélas la première victime de l’échec des négociations de COP15, c'est la TERRE, non pas la troisième planète du système solaire qui en a vu d'autres, mais celle que Michel Serres appelle la "Biogée", la TERRE des HOMMES si fragile qui a permis l'éclosion de la vie.

Dans notre prétendue vertu nouvellement acquise et clamée par nos hommes politiques pour limiter nos émissions de GES, nous ne devons pas oublier, lorsque nous faisons hypocritement les gros yeux aux chinois et autres indiens, qu'une bonne partie du CO2 que nous leur reprochons de rejeter massivement dans l'atmosphère sont des GES que nous avons en quelque sorte exportés puisqu'ils servent à fabriquer des objets que nous achetons à bas prix.

Notre vertu revendiquée n’est en fait qu’une apparence dans la spirale consommatrice que nous vivons comme le moyen de notre bien être à défaut de notre bonheur…

La révolution industrielle avait l'ambition de libérer l'homme de la servitude alors qu’on nous demande aujourd’hui de travailler plus pour produire plus parce que nous sommes enfermés dans une logique schizophrène.

Nous clamons en axiome que la croissance est le seul moyen pour créer des emplois et réduire les inégalités et on ne sait pas produire de la croissance sans consommer plus d’énergie et donc aujourd’hui sans augmenter les émissions de gaz à effet de serre alors qu’il faudrait les diviser par 4.

Si nous voulons réellement une décroissance des émissions de gaz à effet de serre, c'est-à-dire ne pas faire payer au centuple le prix de nos égoïsmes aux générations futures, il faudrait mener une réflexion de fond sur le sens de la croissance, sur quel type de société nous voulons.

Cela ne signifie pas forcément moins d’emplois bien au contraire si on investie massivement dans la recherche et les technologies nouvelles et notamment dans la maîtrise du soleil au lieu de se jeter à corps perdu dans la quête d’imiter le soleil sur terre avec le projet Iter aux résultats encore hypothétiques voire improbables.

Il était naturellement illusoire de penser qu’un barnum, une grande messe comme la conférence de Copenhague pouvait être le lancement d’une telle réflexion au niveau mondial, d’un changement de comportements mettant les relations humaines au second plan pour s’occuper du futur de notre environnement.

La déception ne doit pas nous faire renoncer à changer le paradigme énergétique basé sur les énergies fossiles ni d’attendre en priant, de la maîtrise de l’atome, le salut alors que le soleil est là et qu’il nous fournit toute l’énergie dont nous avons besoin pour peu que l’on se mette sérieusement à investir sur les moyens de la capter.

Il faut bien sûr aussi que les ayatollahs de tout bord cessent de transformer ce combat pour le futur de l’humanité en un marché au service de leurs gloires personnelles. Il faut aussi que le hiatus entre des savants qui défendent la Biogée mais ne sont pas élus et des élus qui ont d’abord comme préoccupation de défendre les intérêts, forcément à court terme des électeurs, soit résolu.

Il n’y a au fond pas de débat plus moderne ni plus passionnant que de préparer sereinement et avec enthousiasme l’avenir des générations futures en réconciliant la connaissance et le politique.

Il n’est peut-être pas trop tard mais c’est l’affaire de tous car la première source de négacO2 c’est les économies d’énergies que chacun peut faire.

Comme disait le sage chinois Lao Tseu "un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas".


Patrice Leterrier

21 décembre 2009

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 12:42

lunettes


S

erez-vous vraiment étonnés que j’évite soigneusement de tremper ma plume électronique dans l’encre de la banalité pour ajouter un nième commentaire dans la forêt de débilités que nous avons à subir concernant les ennuis de santé de Johnny Halliday ?

Je vous laisse consulter à votre guise un florilège des "johnniaiseries" que nous offre le site rue89.

Laissons aux avocats le soin de démêler ce sac de nœud aux conséquences financières considérables.

A la vérité j’avais d’abord imaginé vous réjouir en vous apprenant que la seule évocation du chocolat pouvait déclencher dans le cerveau des réactions en chaine via une hormone conduisant à une augmentation de la glycémie dans le sang. Penser au chocolat suffirait donc à dynamiser notre énergie.

Mais la lecture des titres de Wired Sciences  m’a détourné de mon projet initial.

Le premier est assez inquiétant dans le fond puisqu’il nous apprend que la zone d’exclusion de Tchernobyl reste beaucoup plus radioactive, plus de 23 ans après la catastrophe, que ne le prévoyait les calculs des experts.

Intéressante mais un peu effrayante remise en cause des certitudes toujours affichées avec un aplomb indestructible par les défenseurs du nucléaire qui à force de banaliser les risques et conséquences finissent par alimenter la besace des antinucléaires.

Le second vient probablement compléter le précédent puisqu’il nous apprend que la cellule de scientifiques mise à la disposition des journalistes qui couvrent le sommet de Copenhague pour répondre à leurs questions est pratiquement au chômage.

Ils ne sont pourtant pas moins de 650 à avoir répondu à l’appel de l’AGU pour aider les journalistes à comprendre et à expliquer les enjeux des accords qui seront peut-être entérinés à l’issue du sommet.

Nous sommes pourtant un certain nombre à penser que ces futures possibles décisions ne sont pas sans importance.

On peut imaginer que cette désaffection fasse suite à ce qu’on a un peu rapidement appelé la climat gate et qui sème apparemment toujours le trouble dans les esprits sur les dangers soulevés par les scientifiques.

Y aurait-il un vrai hiatus entre le commun des mortels et le monde scientifique qui ferait douter sans justification de leurs affirmations ?

On voit bien avec :

° Les enjeux de ce sommet de la terre,

° la pandémie de grippe A(H1N1)2009,

° les controverses enflammées sur les vertus et les dangers du nucléaire,

° les conséquences pourtant soigneusement démontrées sur le réchauffement des
   émissions de suies dans l’atmosphère

° les dégradations de la flore et de la faune marine constatées en mer du Nord
  et en méditerranée

     ° et bien d’autres exemples tous aussi réjouissants les uns que les autres,

que nous sommes saoulés de nouvelles alarmantes.

Cette overdose a comme conséquence, dans une sorte de reflexe de sauvegarde, une espèce d’indifférence voire d’incrédulité.

A moins que l’explication vienne tout simplement de l’augmentation de la myopie que l’on constate aux États-Unis ?

Alors que dans les années 70 on recensait 25% de myopes dans la population, ce taux est passé à 40% de nos jours soit 66% d’augmentation.

Parmi les explications possibles il y aurait l’apparition des jeux vidéo et l’augmentation du temps passé à la lecture de prés.

Il y aurait aussi le fait que les enfants passent moins de temps au grand air donc stimulent moins leurs yeux à voir plus loin à la lumière du jour.

D’après Jane Gwiazda, psychologue à l'Ecole d'optométrie de la Nouvelle-Angleterre à Boston, la lumière naturelle pourrait aussi stimuler la production de dopamine, qui est connu pour inhiber la croissance de l'œil, et de vitamines D supplémentaires pour lutter contre le soleil, ce qui pourrait contribuer à la régulation de la croissance des yeux.

A force de regarder de plus en plus prés, à se concentrer sur des avatars virtuels se disputant la suprématie de planètes imaginaires, à ne plus regarder avec des yeux ébahis les beautés de la nature nous deviendrions physiquement myopes comme nous le sommes hélas déjà quand il s’agit de préserver la planète ou de notre santé.


Patrice Leterrier

16 décembre 2009

 

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