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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 11:56

logo non fumeurs


D

ans sa tribune sur l’Express, Jacques Attali lance un plaidoyer pour l’interdiction du tabac.

Comparant les effets du Médiator à ceux du tabac, il s’étonne que "personne ne se demande pourquoi on ne traite pas avec la même sévérité un produit totalement inutile, à la nocivité aujourd’hui avérée, consommé chaque jour par 1,3 milliards de personnes dans le monde et qui fait chaque année 5 millions de morts, soit plus que le sida et le paludisme réunis".

Jean Yanne dont on connaissait le sens inné pour la formule, avait lancé dans une émission radiophonique du printemps 1968 son fameux "il est interdit d’interdire".

Pour lui il ne s’agissait bien sûr que d’une de ces boutades dont il avait le secret.

Il ne se doutait probablement pas du retentissement que cette phrase allait avoir auprès d’une jeunesse en désespérance.

J’entends les arguments irréfutables développés par Jacques Attali mais, n’en déplaise à ce brillant esprit, je crois tout de même qu’il ne servirait à rien d’interdire le tabac pas plus qu’il ne serait efficace de prohiber la vente d’alcool.

Il s’agit certes de véritables fléaux pour la santé mais en premier lieu de drogues dont ni les fumeurs ni les alcooliques ne seraient malheureusement (d’abord pour eux) se passer.

On voit d’ailleurs ce que provoque la prohibition.

Elle profite avant tout à des organisations mafieuses que ce soit aujourd’hui pour la drogue ou encore dans les années 20 pour l’alcool aux États Unis.

Il est également trivial mais utile de rappeler que l’addiction est une maladie grave qui ne se guérit pas en évoquant une question de volonté.

Il est aussi trivial de relier le tabagisme et l’alcoolisme à la désespérance et à la misère qui sont des maux dont les politiques ne peuvent se dédouaner en pointant du doigt les victimes.

L’efficacité des images chocs sur les paquets de cigarettes est sujette à controverse et de toute façon s’érode dans le temps, l’habituation prenant le pas sur le dégout et la peur putative qu’il entraine.

Elles pourraient même avoir un effet paradoxal : au lieu de dissuader le fumeur par le danger évoqué avec force, elles pourraient renforcer son sentiment de culpabilité, lequel participe à l’état de stress dont le fumeur pense se soulager justement en allumant une cigarette…

Certes l’absurdité économique est flagrante : taxes sur le tabac (qui, lorsqu’elles deviennent trop importantes, favorisent la contrebande), campagne de publicité, coûts énormes des conséquences en santé publique pour la collectivité et par boucle rétroactive justification d’encore plus de taxes et plus de lois pour isoler de plus en plus le fumeur dans le no man’s land des parias de la société…

On peut espérer une société sans Thalidomide, sans sang contaminé ou plus d’actualité sans Mediator.

On doit lutter avec force pour que ces scandales de la collusion de l’argent et des pouvoirs publics ne détruisent pas la santé de victimes doublement innocentes : Innocentes parce qu’elles ignorent le danger et innocentes parce qu’elles croient prendre un traitement en toute confiance.

Peut-on rêver d’une société sans alcoolique, sans fumeur, sans chauffard ?

Un monde sans tabac est malheureusement une utopie même si elle est séduisante…. 

Je crois que c’est Jacques Attali qui a écrit "l'Histoire moderne a montré que l'utopie est mère de toutes les dictatures".


Patrice Leterrier

7 Février 2011

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 18:45

Edouard Glissant


E

douard Glissant est mort hier à Paris, à l'âge de 82 ans.

Cet inclassable intellectuel dont il disait de lui-même qu’il était un écrivain de langue française plutôt que francophone parce qu’il pensait que la francophonie comme tous les "grands mythes unificateurs était aussi porteuse de violence".

Il est l’auteur du concept de créolisation qu’il concevait comme un mouvement bien différent de la créolité, un état hérité d’une histoire trop focalisée sur la différence et la cicatrice indélébile de l’esclavagisme.

Sa foi en la créolisation ou encore métissage reposait sur la conviction qu’on "peut changer en échangeant avec l'autre sans se perdre ni se dénaturer".

Dans un entretien avec Régis Debray il disait  "l'idéal de la fraternité à l'ère de la globalisation, du tout-monde, ne peut plus être l'idéal républicain; il exige le métissage. C'est dans le métissage que la fraternité peut avoir lieu, pas dans la sublimation républicaine".

Il opposait la créolisation à la négritude d’Aimé Césaire, parce qu’il voulait avant tout  puiser la matière de son inspiration dans "l’expérience du brassage qui structure le vécu antillais".

La négritude - terme inventé par Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon Gontran Damas, poète guyanais moins connu que son illustre confrère martiniquais – se voulait comme un mouvement de défense des valeurs culturelles et des traditions africaines contre la volonté intégrative forcenée des colonisateurs. C’était à l’origine un mouvement autant culturel que politique.

C’est Victor Schœlcher qui écrivait :"tout homme ayant du sang africain dans les veines ne saurait jamais trop faire dans le but de réhabiliter le nom de nègre, auquel l’esclavage a imprimé un caractère de déchéance"

La perspective de créolisation est probablement aujourd’hui plus porteuse d’un avenir identitaire dès lors que la colonisation est entrée avec convulsion dans l’histoire même si la négritude reste pertinente pour défendre le respect des origines culturelles.

Selon une étude conduite par Jeffrey Sanchez-Burks, psychologue à l’Université du Michigan, des américains d’origine asiatique ou des femmes ingénieurs ont plus de créativité dans la résolution des problèmes auxquels ils sont confrontés lorsqu’ils s’appuient sur leur double identité que lorsqu’ils la gomment.

Ces constatations scientifiques sur la valeur de la diversité et le discours d’Edouard Glissant sont plus que jamais d’actualité au moment où les difficultés consécutives à la crise que nous traversons poussent certains à exploiter les réflexes xénophobes des plus fragiles de nos concitoyens quelque peu désemparés.

Ils sont parfois masqués – consciemment ou non - sous l’alibi bien pensant du mythe de l’intégration républicaine.

Il cache en vérité une volonté d’assimilation au nom de l’universalité prétendue de la culture occidentale drapée dans la respectabilité des valeurs dites républicaines.

Parlant de la créolisation, Edouard Glissant disait "selon moi, la créolisation est un processus qui a deux caractéristiques : il est interminable et imprévisible. Anciens colonisés, anciens colonisateurs, anciens découverts, anciens découvreurs, nous avons le même travail à faire, qui est de trouver les valeurs d'un monde pluriel".

Notre société a tout à gagner à s’approprier le message de ce poète, héritier de l’histoire douloureuse de la Martinique, qui vantait le hasard comme une "beauté du monde" et condamnait la prétention de la science occidentale à vouloir changer le monde en "risquant de tarir cette beauté".


Patrice Leterrier

4 février 2011

 

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 17:28

madeleine


I 

l y avait bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi"

Ce fameux passage de Marcel Proust  (A la recherche du temps perdu : du côté de chez Swan) illustre bien pour moi l’incroyable force évocatrice du romancier.

Irène Frain affirme que "chaque écrivain ne fait qu'offrir entre les lignes un blanc au lecteur, dans lequel son imaginaire peut trouver sa place."

Contrairement au théâtre où la fiction est donnée à voir au spectateur qui est supposé croire ce qu’elle représente, le roman fonctionne en référence à la connaissance du monde du lecteur et aux représentations mentales qu’il élabore.

Nul n’est obligé de partager les souvenirs évoqués par Marcel Proust dégustant sa madeleine mais il n’empêche que son évocation conduit chaque lecteur, pour peu qu’il accepte le voyage interprétatif que lui propose l’auteur, dans un imaginaire qui lui est propre quoiqu’intimement lié au texte.

L’arrivée de l’Ipad et d’autres formes de lecteurs électroniques plus ou moins sophistiqués seraient-ils l’annonce de la fin du livre comme il existe depuis l’invention du codex et comme il remplit nos bibliothèques depuis des générations ?

Certains s’enthousiasment sur les capacités offertes par ces nouveaux supports permettant non seulement un accès direct à tel ou tel passage, un mariage de plusieurs formes de médias mais aussi des dérivations immédiates et d’une profondeur quasi infinie vers d’autres textes, des images, des vidéos que la lecture linéaire d’un livre ne peut proposer sauf à faire usage abusif de notes de bas de page ou de renvoi dont la lisibilité souvent réduite ou l’obligation de feuilleter pour atteindre le texte en renvoi dissuadent le plus souvent le lecteur.

D’autres font remarquer que les économies ainsi réalisées dans l’impression, la distribution, le stockage permettent d’imaginer un circuit plus court de l’auteur au lecteur avec ainsi l’espoir d’une réduction significative des coûts voire à la gratuité lorsqu’il s’agit d’œuvres dans le domaine public.

Des audacieux affirment que c’est la forme même du roman qui va s’en trouver bouleversée au même titre que le cinéma d’après "Avatar" n’est plus tout à fait le même grâce aux immenses possibilités évocatrices et oniriques du virtuel.

Il serait vain de nier que la généralisation des toutes ces prothèses communicantes que nous offrent les progrès incroyables de la technologie restera sans effet sur nos modes d’accès à la culture et à la connaissance.

Il n’empêche que cette relation intime et assez magique qui s’établit lorsqu’on se plonge dans un livre fait partie intégrante - pour ne pas dire qu’elle est la source - du plaisir de lire.

Elle s’accommode mal d’un vagabondage qui nous fait quitter – même momentanément – l’univers personnel construit par notre imaginaire.

Pour revenir au texte de Proust, il importe peu de savoir où se trouve Combray ni de connaître la recette des madeleines ni la nature du thé proposé par sa mère pour plonger dans un univers rempli de souvenirs.


Patrice Leterrier

30 Janvier 2011

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 19:24

twitter map


L

a très sérieuse Union Internationale des Télécommunications nous apprend dans son rapport The World in 2010: ICT facts and figures que le nombre d’internautes a doublé en cinq ans et a franchi la barre de 2 milliards en 2010.

Avec 420 millions d’internautes, la Chine arrive largement en tête.

71% des habitants des pays développés ont un accès internet alors que seulement moins de 10% des africains en possèdent.

Le nombre de téléphones portables a dépassé le seuil des 5 milliards d’abonnés (dont près de 4 milliards dans les pays en développement) alors qu’il n’y en avait que 500 millions il y a dix ans.

Chaque seconde prés de 200 000 SMS sont émis dans le monde soit un triplement en 3 ans.

Dans une interview donnée sur le site Bigthink.com, Nicholas Carr souligne l’influence des technologies sur notre façon de penser en s’appuyant sur les exemples de l’apparition des cartes géographiques, de l’horloge mécanique et de l’invention du codex au IIIe siècle après Jésus-Christ et plus encore de celle de Gutenberg qui a permit la généralisation véritable du livre reproductible tel que nous le connaissons encore aujourd’hui.

La masse d’informations diffusée chaque jour sur internet est telle qu’une vie humaine ne suffirait pas à en déchiffrer une infime partie.

Doit-on comme le suggère Sherry Turkle s’inquiétait du piège que représenterait aujourd’hui les écrans d’ordinateur et encore plus ceux des téléphones portables ?

Sommes-nous encore heureux ou seulement capable de taper deux points suivi d’une parenthèse fermée : ) ?

Attendons-nous plus de la technologie et moins les uns des autres ?

Sommes-nous pris au piège de nos profils Facebook, de la banalité des échanges électroniques limités par les possibilités de nos gadgets ?

Sommes-nous en quelque sorte deux milliards d’internautes de plus en plus seul ?

Doit-on au contraire s’émerveiller du fait que la multitude presque fractale des liens hypertextes, le mélange sans limite de toutes sortes de médias (textes, images, photos, sons et vidéos) et l’instantanéité - qui n’exclut pas pour autant le recours à la réflexion - crée un environnement informationnel jamais connu par l’homme auparavant, une sorte de méta contenu pour une méta connaissance accessible à tous ?

Certes comme le souligne Robert Darnton, professeur émérite à Princeton et directeur de la bibliothèque de l'université Harvard, l’information n’est pas le savoir et le sens ne jaillit pas spontanément de ce déluge incessant de signes jetés continuellement à travers la toile.

Mais pour autant ne doit-on pas y voir une formidable opportunité d’une généralisation planétaire de l’accès à la culture et à la connaissance ?

Il n’est pas improbable que ce que nous vivons aujourd’hui avec la révolution numérique soit d’un même ordre d’importance que la naissance de l’imprimerie.

Nos relations aux autres changent, deviennent planétaires, instantanées.

Notre manière d’accéder à la culture et à l’information est aussi profondément modifiée.

Les excès sont criants et caricaturaux mais ils ne doivent pas occulter par exemple que la généralisation des téléphones portables et des internautes fait aujourd’hui sauter les verrous que des tyrans voudraient encore imposer à leurs sujets !


Patrice Leterrier

26 Janvier 2011

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 20:52

hipparque-nicee


R 

eprenant les propos de l’économiste américain Tyler Cowen, Nicholas G. Carr analyse l’évolution de la longueur des textes publiés et notamment la relation qui semble exister entre la facilité d’accès à un texte et sa brièveté.

Devant  une offre informationnelle pléthorique, le cerveau aurait tendance à butiner des petites parcelles d’informations plutôt qu’à se fixer directement sur tel ou tel article plus approfondi.

Il est vrai que la myriade d’images, de textes, de vidéos non sollicités que nous présentent les sites internet ne démentent pas cette impression.

Cette évolution n’est surement pas neutre sur la façon dont nous accédons aujourd’hui à la culture et à l’information.

Tyler Cowen pense qu’il y aurait une sorte de radicalisation de la lecture qui se focaliserait sur les textes très courts et, lorsque l’intérêt est capté, sur les textes beaucoup plus longs, des analyses en profondeur, comme si le torrent de nouvelles courtes jouait un rôle de catalyseur d’attention.

On pourrait, si la chose était confirmée, y voir une évolution finalement positive de ce déferlement permanent d’images et de textes.

Mais cette évolution vers le plus en plus court n’est pas non plus sans effet sur la façon dont l’information nous est présentée.

Certains journalistes semblent habités par  un souci compulsif de faire plus vite, plus court et surtout avant tous les autres.

Un exemple caricatural de cette agitation est l’annonce faite à la suite d’une dépêche de l’AFP reprenant un article de Live science , relayé par 20 minutes, le Nouvel Observateur Libération et le Figaro annonçant que "selon le chercheur Parke Kunkle […] des mouvements célestes notamment dus à l’interaction gravitationnelle ont en effet modifié la position relative du Soleil, de la Terre et des constellations".

Il s’agit de la "précession des équinoxes", découverte par Hipparque deux siècles avant notre ère, qui ne doit donc rien au chercheur Parke Kundle et dont on peut s’étonner qu’elle puisse être présentée comme une hypothèse encore plus comme une découverte récente, à moins de sombrer dans une déviance du dualisme portant à mettre en cause des résultats incontestables comme les lois générales du mouvement des astres.

Ce qu’il y a de cocasse dans ce buzz inconséquent, ce n’est pas tellement l’inculture des rédacteurs mais plutôt ce relâchement général qui consiste à évaluer une information à l’aune de sa fraicheur sans souci de vérifier à minima sa source et son contenu…

A moins que ce ne soit une application inconsciente de la part de ces stakhanovistes du clavier des résultats de recherche de Gerardo Ramirez et Sian Beilock, du Département de psychologie de l'Université de Chicago, qui nous apprennent qu’écrire sur son anxiété a un effet bénéfique sur sa diminution.

Et puis, si vous êtes fatigué de vous livrer à une sérendipité vagabonde, il vous sera peut-être possible d’écouter dans le calme votre air de musique favori et d’attendre le moment sublime de votre passage préféré car cette attente pourrait créer chez vous, selon les travaux de chercheurs canadiens, un formidable état émotionnel euphorique déclenchant larmes ou frissons.

Cet état, analysé minutieusement à l’aide d’IRMf et de TEP (Tomographie par émission de positons), serait dû à une libération de dopamine dans le noyau caudé.

Selon ces chercheurs le caractère inattendu, en violation avec le motif qui le précède et surtout minutieusement retardé pour augmenter la tension liée à ce délai pourrait être la cause de ce shoot musical au demeurant moins dangereux qu’un verre de trop ou autre petit joint pas si inoffensif que l’on pourrait laisser croire.

Je vous quitte pour aller me shooter avec Mozart !


Patrice Leterrier

20 Janvier 2011

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 20:05

Martinique 0506 51


U 

ne étude conduite par Connor Diemand-Yauman, du département de psychologie de l’université de Princeton aux Etats-Unis, démontre que la lisibilité des caractères d’un texte a une influence sur sa mémorisation.

Des présentations utilisant une police familière comme arial noir étaient changées enHaettenschweiler, Monotype Corsiva ou encore Comic Sans Italicized.

De plus la copie faite était rendue floue en bougeant la feuille pendant la photocopie.

Le résultat quelque peu inattendu de ce traitement fût que les étudiants, ayant reçu la version la moins lisible, étaient ceux qui en retenaient le mieux le contenu.

L’hypothèse faite par les chercheurs est que la difficulté de déchiffrage oblige à mettre en jeu des stratégies plus évoluées pour décoder le sens alors que la lecture aisée n’a pas besoin de tels processus pour appréhender le contenu.

En quelque sorte un éloge de plus de l’effort par rapport à la facilité.

C’est ce qui semble faire défaut, à moins qu’il ne s’agisse plus cyniquement d’une stratégie, à certains hommes politiques apprentis sorciers qui veulent absolument nous faire croire que l’ennemi qui menace notre avenir est l’extrémisme islamique qui, au passage ne peut aligner à son tableau de chasse en 2009 un seul attentat sur 294 en Europe, même si l’actualité récente montre à quel point leur haine de l’occident et singulièrement de la France est vivace.

Selon un rapport de Price Waterhouse Coopers, La Chine deviendrait la première puissance économique en 2040 et à l’horizon 2050 le Brésil, l’Indonésie, le Mexique feront partie du top ten reléguant la France en 11ème position.

Mais au fond la date importe peu, ce qui compte c’est plutôt le renversement radical de l’équilibre économique mondial qui semble inéluctable.

Le déclin inexorable de l’occident et singulièrement de l’Europe est en route.

Elle y perdra non seulement son leadership économique mais aussi celui de l’intelligence au profit de la Chine, de l’Inde et d’autres pays faisant preuve d’un dynamisme bien supérieur à nos petites inquiétudes sur les dangers supposés de l’Islam ou encore devant la perspective cataclysmique d’une retraite retardée de quelque mois.

On se trompe tragiquement d’objectif lorsqu’on se focalise sur ces crispations.

Dans Télérama, Alain Touraine, constatant que la mondialisation a englouti le social, écrit :

"Vous ne pouvez plus dire : je parle au nom de Dieu, de l'Histoire, du Progrès, de la Nation, de la Science. La seule chose que vous puissiez dire, c'est : je parle au nom de la survie de la Terre et je parle au nom de la défense des droits humains universels."

L’occident qui depuis le siècle des Lumières a porté le flambeau des droits de l’homme à travers le monde, sans d’ailleurs toujours les appliquer avec rigueur, doit avoir l’ambition de faire partager ces valeurs au monde entier, de se réinventer en oubliant son arrogance comme nous y invite hakim-el-karoui.

Edgar Morin dans un article du monde au beau titre "Les nuits sont enceintes et nul ne connaît le jour qui naîtra" écrit : "La course a commencé entre le désespérant probable et l'improbable porteur d'espoir. Ils sont du reste inséparables : "Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve" (Friedrich Hölderlin), et l'espérance se nourrit de ce qui conduit à la désespérance".


Patrice Leterrier

11 Janvier 2011

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 12:10

minaret


S 

elon un sondage Ifop pour le journal Le monde, quatre français (et allemands) sur dix voient dans la présence d’une communauté musulmane une menace pour l’identité de leur pays.

Dans leur grande majorité (68 % pour les français et 75 % pour les allemands) ils pensent que les musulmans ne sont pas intégrés à la société et que la cause principale est un refus de leur part.

Thomas Legrand sur Slate.fr s’interroge sur le sens à donner au mot communauté musulmane soulignant la diversité qui représente en France et sur la signification de l’identité nationale.

Néanmoins retournant à la question posée, il affirme savoir ce que sont les valeurs républicaines, ce dont on peut lui faire crédit, et percevoir toute tentative de communautarisme comme un réel danger.

Les 809 français interrogés semblent facilement s’accorder - surtout à droite (62% chez les sympathisants UMP et jusqu’à 98% chez les partisans du FN) - pour définir ce qu’est une communauté musulmane et y voir un danger pour la république.

Peut-être parce que les débats sur le foulard, sur la burka ou les minarets ont cristallisés une inquiétude dans l’opinion ?

Il est certain aussi des manifestations comme les sifflets réservés à l’hymne national ou les prières organisées sur l’espace public ne peuvent qu’exaspérer et provoquer un reflexe de rejet.

Il est notable de noter que 9 français sur 10 se déclarent dans ce sondage hostiles au port du voile à l’école et que plus d’un sur deux juge l’influence de l’Islam trop importante en France.

On peut cependant au regard des débats qui agitent la société française s’interroger sur la congruence totale entre les valeurs républicaines et l’identité nationale.

La notion d’identité nationale semble relever d’un imaginaire assez flou, sorte de miroir aux alouettes où chacun peut mettre en creux ce qui le différencie de l’autre qui ne pourrait pas la revendiquer au nom d’un amalgame de valeurs associant des aspects historiques, culturels voire ethniques.

On peut également exprimer certaines interrogations lorsqu’on assimile la notion de communauté à celle de communautarisme pour en arriver à la conclusion qu’elle menace effectivement l’identité nationale.

On peut aussi se demander en quoi l’existence de communautés musulmanes s’opposerait objectivement aux valeurs républicaines alors même que l’on néglige la dimension communautarienne de la république française comme le l’écrit Sophie Heine sur le site raison-publique.fr : "le républicanisme […] requiert non seulement des engagements procéduraux sur la manière formelle de traiter les personnes avec un égal respect, mais aussi des « engagements substantifs » sur les « buts de la vie » et une identification forte avec la communauté" .

L’existence de communautés confessionnelles catholiques, protestantes, juives, ou musulmanes n’implique pas le communautarisme, revendiqué par certains comme la reconnaissance de droits particuliers de communautés.

Les communautés musulmanes sont d’ailleurs aujourd’hui beaucoup plus identifiables par des situations sociales inégalitaires.

L’assimilation de l’existence de ces communautés, aux contours d’ailleurs mal définis, souvent autant ethniques que religieuses, à UNE communauté musulmane ne traduit pas la réalité sociétale plus complexe que nous vivons.

Sophie Heine souligne qu’"attiser le nationalisme et la xénophobie peut donc être un moyen très efficace pour garantir le maintien de l’ordre social existant, car le mécontentement social des défavorisés se dirige contre les « étrangers » – faisant souvent partie des mêmes couches sociales que les premiers – et non contre les classes sociales dominantes".

Il ne s’agit pas de nier le danger potentiel que représentent des éléments extrémistes islamistes qui revendiquent clairement la disparition des valeurs de l’occident pour l’établissement d’un ordre religieux qu’ils accouplent singulièrement avec le mot République.

Il faut bien sûr combattre avec détermination et sans faiblesse ces activistes même s’ils sont largement minoritaires aujourd’hui.

On peut s’opposer avec conviction au communautarisme qui remet effectivement en question notre conception d’une république multiconfessionnelle et multiculturelle mais fondamentalement laïque.

Ce serait une erreur de jeter l’anathème sur des citoyens français qui se réclament de confession islamique, pour la majorité non pratiquants, constituant des communautés bigarrées qui ne revendiquent généralement que la liberté de penser et de croire inscrite dans la constitution (préambule et article X de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen).

La France n’a rien à perdre à reconnaître les droits culturels individuels dans sa dimension identitaire et c’est même sa grandeur de savoir les accueillir pour enrichir la diversité nationale.

Il est d’ailleurs rassurant de constater qu’ils ne sont plus qu’un jeune sur trois de moins de 28 ans à avoir peur de l’Islam.


Patrice Leterrier

7 Janvier 2011 

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 22:35

brain sq


L 

e cerveau de l’homme rapetisse. Depuis Cro-magnon, c'est-à-dire environ 35 000 ans, il a perdu environ 10% de son volume soit l’équivalent d’une balle de tennis.

Certains comme le cogniticien David Geary, pensent que la société devenant de plus en plus complexe, nous sommes tellement assistés socialement et culturellement que nos besoins cérébraux diminuent par rapport à ceux de nos ancêtres obligés de se battre et donc de trouver sans cesse de nouvelles solutions pour survivre dans un environnement infiniment plus hostile qu’aujourd’hui.

D’autres, comme l’anthropologue Brian Hare y voient la preuve d’un avantage évolutif.

S’appuyant sur des recherches sur les animaux domestiques et sur les singes, il constate qu’une augmentation de la tolérance de l’autre s’accompagne d’une diminution de la taille du cerveau

Si la thèse de la socialisation de l’homme, qui rendrait obsolète certaines capacités cérébrales est juste, que pouvons-nous attendre de l’évolution dans l’ère post-humaine dans laquelle nous sommes entrés avec la multitude de prolongements et prothèses dont dispose l’homme pour interagir avec son environnement ?

Parmi ces prolongements il y a indiscutablement ceux que nous offrent le monde connecté d’internet.

Marshall Poe prétend que le net n’est qu’un changement de média et que nous ne faisons après tout pas grand-chose de nouveau de ce que nous faisions avec les journaux, la radio, la télévision et le téléphone avant son apparition même si nous le faisons différemment.

Nicolas G Carr auteur d’un lumineux article intitule "Google nous rend-il idiot ?" défend au contraire l’idée que le comment, c'est-à-dire l’usage d’internet, interagi sur le contenu et sur la façon dont nous abordons l’acquisition des informations et des connaissances.

Les nouveaux assistants informatiques que nous connaissons aujourd’hui et ceux qui vont probablement apparaître dans les années à venir engloberont dans un même continuum toutes les technologies de communication.

Ils sont déjà notre horloge, notre imprimerie et notre machine à écrire, notre calculatrice et notre téléphone, notre radio et notre télévision.

Ils remplacent nos dictionnaires, nos agendas, notre collection de disques, notre bibliothèque, nos films et je ne sais quoi encore.

Comme le rappelle Maryanne Wolf, psychologue du développement à l’université Tufts, la lecture n’est pas une capacité instinctive de l’homme mais bien un apprentissage.

Il y a donc fort à parier que la place grandissante des prothèses communicantes qui se multiplient est et sera de moins en moins neutre sur notre façon de regarder, de lire et même de penser.

Personne ne peut prédire si cette évolution conduira à une nouvelle réduction de la taille du cerveau d’un homme complètement immergé dans sa technologie.

Socrate, dans le Phèdre de Platon, craignait qu’avec l’apparition de l’écrit les hommes ne risquent de devenir "remplis de l’orgueil de la sagesse au lieu de la sagesse réelle".

On sait l’essor extraordinaire qu’a pris l’écriture avec l’invention de l’imprimerie.

La fantastique aventure de la pensée humaine n’aurait probablement pas été possible sans les écrits des grands philosophes.

La révolution internet marque le début d’une nouvelle ère dans la communication.

Le succès phénoménal de Facebooks, l’incroyable déballage de Wikileaks, l’omniprésence de Google ne sont pas des épiphénomènes mais bien les signes d’un changement profond dans notre façon de communiquer, d’accéder à l’information et d’aborder la connaissance.

Ce changement radical de paradigme informationnel s’accompagne bien sûr de nombreux dangers.

La clé reste comme toujours la capacité de l’homme d’élever sa réflexion au niveau de ces formidables opportunités de développement.


Patrice Leterrier

6 Janvier 2011

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 18:38

internet futur accroche


L 

a recherche effrénée de réaction instantanée sur l’actualité pousse trop de commentateurs à perdre toute prudence et toute notion de déontologie.

On se souvient de la nouvelle de la mort de Pascal Sevran annoncée à tort hâtivement par jean Pierre Elkabbach !

Bernard Henri Lévy s’est distingué dernièrement dans ce domaine en écrivant dans le journal Le Point "présenter comme un "arc républicain", ou comme une alliance entre « républicains des deux rives », ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien du Monde diplo, Bernard Cassen, est un crachat au visage d'une République".

Il confondait Pierre Cassen, coorganisateur de la manifestation pour le site Riposte Laïque, et Bernard Cassen, ancien directeur général du Monde diplomatique :

Avec cette désinvolture qu’il prend un peu vite pour du talent et peut-être aussi l’ivresse d’accoucher de phrases définitives trémmulantes d’indignation, il oublie que la vérification des sources est encore plus nécessaire lorsqu’il s’agit de mettre en cause l’honneur d’un homme.

A l’heure de la mise à nu par Wikileaks des petits secrets des alcôves de la diplomatie, cette vérification prend des allures de chantier titanesque devant le volume ahurissant de "dépêches" volées.

Hubert Védrine sur son blog met en garde devant la confusion faite entre grand déballage et transparence.

L’information est devenue un fluide ininterrompu dont la valeur marchande est énorme et semble directement proportionnel à son caractère extraordinaire.

Il n’y a donc rien d’étonnant à voir apparaître sur l’océan mondial des nouvelles des pirates sans bandeau ni crochet qui maraudent à la recherche de proies riches en secrets de toutes sortes à dévaliser.

Internet offre aussi un terrain de jeu extraordinaire à toutes sortes de mystificateurs et monteurs de canulars qui ne reculent devant aucune indécence.

Il semble même que plus la "nouvelle" est énorme, plus elle échappe à tout contrôle, plus elle a de chance d’être reprise et amplifiée.

Plus dangereux encore sont les joueurs de pipeaux - qu’ils soient politiciens, pseudo-scientifiques, gourous ou charlatans en tout genre - qui promettent monts et merveilles à ceux qui, fragilisés par la dureté de leurs conditions et des temps, attendent qu’on leur promette un eldorado bien improbable.

L’écrit a toujours eu un statut privilégie par rapport à la parole.

Il semblerait que l’écrit sur internet jouisse d’un statut d’immunité et d’une dispense probatoire.

Est-ce parce qu’il est plus souvent anonyme et beaucoup plus iconoclaste et libertaire que celui d’un journaliste un tant soit peu déontologique et qui court tout de même le risque d’être poursuivi en diffamation ?

L’instantanéité possible sur le net ne devrait-elle pas au contraire nous conduire à aiguiser notre esprit critique, à stimuler une méfiance méthodologique, à cultiver un doute salutaire ?

Il n’est pas très utile de donner du temps au temps - comme disait François Mitterrand.

On ne voit pas bien ce que le temps pourrait faire de lui-même ?

Il est plutôt urgent de se donner à soi du temps pour le contrôle, l’analyse et la réflexion ?

Comme nous sommes à l’époque des bonnes résolutions en voilà une que je prendrai bien volontiers bien que je sache que j’aurai du mal à la tenir tout le temps.


Patrice Leterrier

2 Janvier 2011

 

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 21:30

calendrier grégorien


V 

ingt-deux ans après les premiers résultats de la datation du Saint Suaire, qui avaient été contestés à l’époque par les sindonologues, le spécialiste de la spectrométrie Timothy Jull, met fin à la controverse en dissipant définitivement tout doute sur l’origine médiévale de la relique.

Elle ne peut donc définitivement pas nous renseigner sur la date historique de la mort du messie.

L’exégèse historico-critique sur la quête du Jésus historique et en particulier sur sa naissance a fait pendant longtemps l’objet de querelles au sein de l’église.

Elle dû combattre les tenants du docétisme, de l’apollinarisme, de l’ébionisme, de l’adoptianisme, du monarchianisme, du sabellianisme, de l’arianisme, du nestorianisme et du monophysisme.

Toutes ces controverses enflammées avaient pour interrogation centrale la conception virginale et la naissance de Jésus, son identité, son humanité et sa divinité.

C’est pour mettre fin à ces débats incessants et éviter que l’Incarnation ne soit comprise comme un mythe qu’en 354 que le pape Libère instaura la célébration de la naissance du Christ le 25 décembre ;

Depuis longtemps les romains célébraient le 25 décembre, pour le solstice d'hiver, la naissance de Mithra, divinité importée de Perse par les légions romaines, le soleil invaincu (Dies natalis solis invicti).

La décision du pape consacrait ainsi la venue du Christ comme le lever du "Soleil de justice". Il y avait probablement aussi chez le saint Père l’arrière-pensée de substituer une fête religieuse aux festivités païennes très populaires des Saturnales.

Le 25 Décembre du calendrier de l’époque ne coïncidait pas avec celui d’aujourd’hui puisqu’il fallut attendre l’instauration du calendrier grégorien par la bulle papale Inter gravissimas du 24 février 1582 et la suppression de 10 jours, du troisième jour des Nones (5 octobre) au jour précédant les Ides (14 octobre) inclus, pour que les dérives successives des précédents calendriers soient corrigées.

Le 6 octobre 1793, qui allait devenir le 15 Vendémiaire de l'an II, fut mis en place le calendrier républicain conçu par Gilbert Romme, mathématicien, député montagnard du Puy-de-Dôme, et Philippe François Nazaire Fabre, dit Fabre d'Églantine auteur dramatique et poète.

Il ne supprimait pas la référence aux cycles de la lune (division de l’année en 12 mois) puisque l’année républicaine comportait douze mois de 30 jours aux noms évocateurs des saisons : Vendémiaire, Brumaire, Frimaire pour l'automne, Nivôse, Pluviôse, Ventôse pour l'hiver, Germinal, Floréal, Prairial pour le printemps, Messidor, Thermidor, Fructidor pour l'été.

La semaine de 7 jours a pour origine une superstition des Babyloniens pour qui le chiffre 7 était néfaste. Leur tradition voulait donc que rien ne soit entrepris les 7, 14, 21 et 28 du mois.

Les noms des jours quant à eux invoquent les apparitions successives dans le ciel de la lune, des planètes et du soleil : Le Sunday des anglo-saxons pour jour du soleil fut transformé en Dimanche comme jour de Dieu par les chrétiens.

Les révolutionnaires obnubilés par l’ordre décimal, remplacèrent la semaine par des décades aux noms aujourd’hui oubliés : primedi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi.

Ils n’auraient sans doute pas eu de nos jours l’approbation des syndicats puisque le décadi, qui devait remplacer le dimanche, supprimait 16 jours de repos dans l'année.

On doit à l’empereur Napoléon 1er le rétablissement du calendrier grégorien le 11 Nivôse an XIV, c'est-à-dire du 1er janvier 1806.

Depuis l’équation grégorienne qui veut qu’une année dure en moyenne 365 + 1/4 — (3/400) c'est-à-dire 365,2425 jours règne presqu’en maître sur la mesure du temps qui passe.

Il reste qu’elle représente une erreur de 0,0003 jour par rapport à la révolution solaire. Dans 10 000 ans notre calendrier comportera par conséquent trois jours de trop. En fait, si on tient compte du ralentissement de la rotation de la Terre, le décalage atteindrait alors 16 jours mais il est peu probable qu’aucun d’entre nous ne puisse vérifier ce savant calcul.

Que sera le futur de l’homme à cet horizon s’il continue à maltraiter la terre ?.


Patrice Leterrier

29 décembre 2010

 

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