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’astrophysicien Richard Conn Henry et l’économiste Steve H. Hanke, ont l’idée bizarre de vouloir créer un nouveau calendrier immuable de 364 jours par an fait de quatre trimestres comprenant 2 mois de 30 jours et un mois de 31 jours.
Ainsi si ce calendrier était mis en œuvre tous les premier de l’an tomberaient un dimanche, les 1er Mai un Mardi, les 14 Juillet un samedi.
Que faire des 1,2422 jours qui sépareraient ce calendrier du temps nécessaire à la terre pour faire sa révolution complète autour du soleil ?
Les deux protagonistes de cette facétieuse proposition suggèrent de rajouter une semaine entière (ce qui ne changerait pas le jour de la semaine pour le début de l’année) à intervalle de 5 ou 6 ans soit en 2015, 2020, 2026 etc…
Selon Richard Conn Henry, l’idée lui serait venue en s’interrogeant sur l’utilité du temps qu’il passait chaque année à régler les horaires de ses cours qui devaient évidemment changer de date pour tenir compte des décalages des jours dans la semaine d’une année sur l’autre.
Notre calendrier grégorien a été instauré en 1582 par décret du pape Grégoire XIII modifiant le calendrier julien créé 1628 années plus tôt par un certain Jules César.
Leur tentative de le modifier n’est pas la première de l’histoire.
Comme le père du positivisme, Auguste Comte, George Eastman, fondateur de la société Eastman Kodak en 1892, voulait instaurer un calendrier de 13 mois de 4 semaines, conçu par Moses B.Cotsworth, dans l'intérêt des entreprises et du commerce.
L’économiste Steve Hanke reprend la même idée et met en avant la simplification apportée dans les opérations financières (notamment dans les conventions de calcul d’intérêt) et la fin de la période de léthargie économique entre noël et le jour de l’an.
Ont-ils vraiment mesuré l’impact de leur proposition qui conduirait à la refonte d’un nombre astronomique de programmes informatiques qui se sont évertués à traduire toutes les règles parfois complexes nées des bizarreries du calendrier grégorien ?
Le bug de l’an 2000 - pourtant si redouté - et même celui annoncé pour le 19 Janvier 2038 à 3 h 14 min 7 s sont de véritables jeux d’enfant comparés à la complexité des algorithmes savants liés au calendrier.
Mais les deux savants, peut-être en manque de notoriété, ne se contentent pas de promouvoir cet asservissement du calendrier à la reine économie régnant en maître absolu sur notre monde.
Ils proposent également la mise en place d’un temps universel unique applicable partout dans le monde.
On se demande qu’elle sera l’origine choisie car on voit mal les financiers de New York abandonner leur tradition et accepter que la cloche de Wall Street sonne à 4h30 ni même nos amis chinois, dont on connaît la susceptibilité, condescendre à déjeuner à 20 heures au nom d’une harmonisation mondiale dont ils ne seraient pas le centre de gravité.
Plus prosaïquement et au modeste niveau personnel, que dire de la monotonie d’un jour de Noël tombant immuablement un dimanche ?
En terme de complications de calcul, je ne vois pas bien la simplification apportée par des années tantôt à 364 jours et tantôt à 371 jours ?
Et puis la terre tourne et si midi signifie le milieu de la journée il ne peut pas être midi au même moment pour l’habitant de Paris et celui de Tokyo....
Au demeurant, il me semble que nous devons avoir d'autres ambitions en matière d’harmonisation mondiale comme par exemple celle d'éradiquer la faim dans le monde, de déclarer le droit universel d’accès à internet ou encore de se mettre d’accord pour arrêter le massacre de la planète terre...
Vive le Dimanche 1 janvier 2012 mais aussi le mardi 1 janvier 2013, etc..
et Bonne année!
Patrice Leterrier
31 décembre 2011