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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 13:22

whiptails


C

onnaissez-vous le lézard à queue en fouet Aspidoscelis tellesata ? Ce lézard qui vit dans le nord de l’Amérique du Sud et le Sud des Etats-Unis à une particularité pas si rare dans la nature qui est la capacité de se reproduire sans avoir besoin d’une quelconque activité sexuelle.

Ces lézards uniquement femelles ne sont pas les uniques animaux de la terre pratiquant la reproduction asexuée aussi appelée parthénogénèse du grec  parthenos (παρϑένος) vierge et génésis (γένεσις) création.

Il existe plus de 70 espèces allant de la puce d’eau en passant par quelques rares espèces d’oiseaux, le dragon de Komodo ou encore certains espèces de requins comme les requins marteaux qui peuvent laisser des œufs qui iront jusqu’à éclore sans l’intervention d’une fécondation male.

Il ne semble pas exister de parthénogénèse naturelle chez les mammifères même si, en 1936, Gregory Pincus, le père de la pilule contraceptive, réussit une parthénogénèse sur des embryons de lapin et que plus récemment Tomohiro Kono et ses collègues de l'Université de l'Agriculture de Tokyo ont produit des ovules de souris génétiquement modifiés permettant l’éclosion d’embryon sans spermatozoïde.

Comment nos petits lézards à queue en fouet font-il pour éviter l’appauvrissement du patrimoine génétique de cette forme ultime d’inceste monoparental ? Il semblerait selon une étude publiée dans la revue Nature que les œufs de dame lézard contiennent le double de la norme du patrimoine génétique. Lors de la multiplication cellulaire, seule la série de chromosomes la plus saine serait retenue, ce qui empêcherait la perte de variation vitale. La parthénogénèse serait un mode de reproduction transitoire de survie en cas d’isolation de population qui pourraient ensuite revenir à un mode de fécondation classique.

Mais nous voici donc prévenus, messieurs les mâles !

Si la nature nous a confié l’essentielle mission d’assurer la variabilité nécessaire à la survie de notre espèce par la copulation, elle pourrait tout aussi bien nous la retirer par des mécanismes qui nous rendraient parfaitement inutiles pour assurer la descendance de l’espèce humaine…

Peut-être qu’un jour, au lieu d’une insémination artificielle, certaines femmes décidant de se libérer du joug des mâles, ces êtres décidément bien encombrants et inutiles, demanderont simplement de s’autoféconder par manipulation génétique ?

Je sais les remparts de la bioéthique seront probablement largement érigés comme pour le clonage humain pour mettre le holà sur ce genre de pratique contre nature mais il se trouvera bien un Frankenstein moderne pour tenter l’expérience…

En attendant il est urgent que l’homme arrête depuis son plus jeune âge de regarder son pénis comme la marque de sa supériorité, supposée mais largement démentie par les faits, sur la gente féminine qui décidément pourrait se passer de lui si l’homme continuait à refuser de lui laisser la place qui lui est due dans la société.


Patrice Leterrier

24 février 2010

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