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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 19:23

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O

n dit que lorsque le sage montre la lune, le sot regarde le doigt. La maxime est à prendre avec précaution car le doigt du sage exprime peut-être un sentiment ou renforce son discours et il n’est pas forcément si stupide de regarder d’abord le doigt avant d’obéir à l’injonction de celui qui sait.

Aujourd’hui des savants, qui n’ont aucune prétention à la sagesse, regardent la lune pour mieux y voir la terre.

L’idée est apparemment farfelue sauf que cette façon indirecte de regarder le reflet de notre planète pourrait nous apprendre à mieux ausculter des exoplanètes et déceler ainsi les traces d’une possible vie sur l’une des milliards d’exoplanètes qui peuplent l’univers.

Tôt ou tard ils découvriront les traces de formes de vie intelligente dont il est sans importance de fantasmer sur un anthropomorphisme quelconque et une "rencontre de troisième type".

Elles ne seront que les signatures, les tags indélébiles de mondes disparus depuis des millions d'années.

Peut-être que nous déchiffrerons les messages qu’ils auraient pu avoir laissé dans l’immensité vertigineuse qui ne cesse de s’étendre et, encore moins probable, peut-être que ces messages nous donneront les clés de la sagesse.

Sans attendre ce jour béni mais hautement hypothétique, les savants continuent de déchiffrer les mécanismes subtils et complexes de notre cerveau en commençant souvent par celui des rats.

Michel Alberganti sur son blog globule et télescope rapporte les expériences faites sur des muridés équipés d’une interface cerveau-machine qui démontre que ces petits rongeurs sont capables, après un court apprentissage, de commander par la pensée l’obtention de nourriture.

L’expérience est  à la fois passionnante et terrifiante. C’est une preuve de plus que l’interface entre l’homme et la machine va devenir tellement intégré qu’il sera, dans un avenir pas si lointain, impossible de faire la distinction entre l’homme et des outils multipliant ses capacité physiques et cognitives ou ses prothèses d’organes absents, perdus ou inopérants.

On se réjouit bien sûr des perspectives pour les para ou tétraplégiques, les aveugles, les sourds et d’autres handicapés ou malades chroniques qui pourraient ainsi accéder à une autre vie dans l’ère pas si lointaine de la post ou trans humanité.

Ces avancées spectaculaires des nanotechnologies, de la biocybernétique, des neurosciences,... rendent indispensable et urgentissime le rétablissement d’une vraie dialectique entre la science et l’éthique, le comment et la finalité.

Elles ouvrent des perspectives terrifiantes si l’éthique ne reprend pas la place qu’elle doit avoir en démocratie au risque d’engendrer une sous humanité.

Hélas les crêpages de chignons auxquels nous assistons de la part des prétendants à la magistrature suprême sont juste dignes (et encore) de cours de récréations de maternelles  et bien loin des enjeux que la science ne fait que proposer à la société.

Je frémis à l’idée farfelue (quoique le bourrage de crâne ça existe déjà…) d’un dispositif conditionnant notre comportement à des impulsions électriques dans notre cerveau et dont les entrées seraient les discours politiques actuels.

On arriverait sûrement à un taux d’abêtissement généralisé des populations qui est déjà largement entamé avec le triomphe de la médiacratie qui monte en épingle le moindre chahut inévitable face aux provocations ou encore le sujet hautement important de savoir la façon dont les animaux sont abattus avant d’être consommés…..

Il est vrai qu’une société qui compte 8 millions de pauvres n’a rien d’autre à faire que de discourir sur des sujets qui divisent un peu plus les français et qui visent à illustrer, à contresens, la phrase de Jean-Paul Sartre "l’enfer c’est les autres"


Patrice Leterrier 

5 Mars 2012

 

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commentaires

T
Je vois que les sujets du passeur vous inspirent.<br /> <br /> Sartre n’avait pas totalement raison car si l’Enfer, c’est les autres, le paradis aussi.<br /> Je m’étonne d’ailleurs qu’un individu proche des thèses communistes ait pu affirmer cela. Mais bon, cela vient me conforter dans ce que je pense et que je résume par cet aphorisme de ma production<br /> « Dieu et le communisme, c’est la même chose, l’excuse de l’égoïsme de chacun ».<br /> <br /> Quant à la maxime à laquelle vous faites référence, j’ai écrit ceci dessus.<br /> « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt »…c’est que le sage ne doit pas l’être autant qu’il le prétend. Car s’il l’avait été réellement, il aurait adapté son discours pour que je<br /> puisse bien comprendre son message et se serait mis à mon niveau en me mentionnant ce que je dois regarder, confia l’idiot. (pour info, l’un des jeux de mots que je préfère et que j’ai créé, en<br /> m’inspirant de Desproges, est «J’ai deux amis, l’un oriental du monde de Crate, et l’autre du nom de Cius. D’ailleurs idiot je suis, comme con fût Cius et tel a été sot Crate ». Vous comprenez donc<br /> que cet idiot est un peu moi.)
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