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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 16:01

Autruche politique


L 

IPCC (International Panel on Climate Change) vient de publier un rapport sur la contribution possible des énergies renouvelables à la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

Cent vingt experts venus du monde entier ont étudiés 160 scénarios de contribution des différentes sources d’énergie renouvelables : bioénergie, solaire, géothermique, hydraulique, énergie des océans, éolienne.

Ils en ont retenu quatre qu’ils ont étudié plus avant dans le but d’éclairer (si possible) les hommes politiques de la planète dans leurs décisions.

Le plus optimiste (mais qui n’a rien d’irréaliste) de ces scénarios aboutit à la prévision que d’ici 2050 plus de 77% de la demande mondiale en énergie pourra être fournie par des énergies renouvelables.

Ce scénario prévoit entre autre une réduction significative de l’augmentation de la demande. C’est un message adressé aux politiques qu’il ne faut  pas sous-estimer les négawatts. Ils sont une des sources les plus rentables et les plus faciles à mettre en œuvre pour diminuer la demande.

La question des coûts des énergies renouvelables est souvent mise en avant par les réalistes tenant du statuquo contre les rêveurs adeptes des énergies renouvelables.

A ce sujet, le rapport souligne que si on tenait compte des impacts environnementaux tels que les émissions de polluants et des gaz à effet de serre, et sans tenir compte des innovations et améliorations attendues, la comparaison ne serait pas si défavorable aux énergies renouvelables.

Le message des experts est donc que dans le bilan économique d’une source d’énergie les dirigeants devraient déjà intégrer ces coûts indirects mais bien réels sous forme de taxes ou d’impôts pour les pollueurs puisque tôt ou tard ils seront à payer sous une forme ou sous une autre par les générations futures.

Les experts soulignent également que les énergies renouvelables contribueront plus à la baisse du CO2 dans l’atmosphère que le nucléaire ou que la recapture et le stockage du gaz carbonique des centrales thermiques.

Voilà donc qui contredit les tenants du tout-nucléaire qui ont toujours mis en avant la faible émission de CO2 dans l'atmosphère de la source nucléaire.

Dans l’esprit de beaucoup les énergies renouvelables ne sont que des énergies d’appoint étant donné l’ampleur de la demande.

Pourtant les scenarios analysés en détail n’utiliseraient que 2,5% des énergies renouvelables potentiellement utilisables sur notre planète…

Il y a donc de la marge et les scenarios étudiés ne sont pas l’œuvre de quelques savants rêveurs prenant leurs désirs pour des réalités !

On dit souvent que l’abandon du nucléaire ferait bondir la facture énergétique de la France et serait un retour au moyen âge.

C’est probablement vrai à court terme mais c’est tout de même aussi beaucoup faire la politique de l’autruche et faire payer la facture environnementale aux générations futures.

Il est vrai que les élus ne le sont que pour cinq ans et qu’on parle ici de l’avenir des enfants et de nos petits enfants.


Patrice Leterrier 

11 Mai 2011

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